"Le procès de la recherche": ce qu'a dit Didier Raoult devant l'Ordre des médecins

Didier Raoult et son avocat Fabrice Di Vizio, le 5 novembre 2021 devant la chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine - PHILIPPE LOPEZ / AFP
Didier Raoult et son avocat Fabrice Di Vizio, le 5 novembre 2021 devant la chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine - PHILIPPE LOPEZ / AFP

876450610001_6280431666001

Visé par deux plaintes, Didier Raoult était entendu ce vendredi par la chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine, à Bordeaux. L'infectiologue, devenu figure controversée, est accusé d'avoir enfreint le code de déontologie médicale en promouvant le recours à l'hydroxychloroquine pour lutter contre le Covid-19, en dépit des recommandations sanitaires.

Une troisième plainte est aussi examinée, cette fois déposée par Didier Raoult, à l'encontre de Guillaume Gorincour, vice-président du Conseil départemental des médecins des Bouches-du-Rhône de l'Ordre des médecins, pour non-confraternité.

Audience dépaysée

L'audience a été dépaysée en Nouvelle-Aquitaine car l'Ordre des Bouches-du-Rhône, en raison d'un conflit d'intérêts, n'a pas souhaité traiter cette affaire.

Devant ses pairs, puisque la juridiction ordinale, bien que présidée par Pierre Larroumec, président à la Cour administrative d'appel de Bordeaux, est composée de huit médecins, Didier Raoult a déclaré être venu car il avait du "respect" pour l'institution. "On est en train de faire le procès de la recherche", a toutefois tancé le médecin marseillais.

"J'entends dire que je manque de modestie, peut-être que c'est vrai", a admis Didier Raoult. "Je suis le deuxième homme le plus cité de ce pays dans le domaine de la science", a-t-il ajouté.

"On a commencé à faire des milliers de PCR, et ce en premier, alors que le Conseil scientifique de l'époque ne souhaitait pas faire de tests à grande échelle", s'est défendu le directeur de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU), soutenant que "le ministre (de la Santé) Véran (lui) disait 'Didier, il n'y a pas de variant'".

"Le message de l'Etat était dangereux", a également accusé Didier Raoult. "Trump a adopté l'hydroxychloroquine, c'est devenu un truc de mec d'extrême droite. Moi, je ne connais pas Trump, il fait ce qu'il veut", a argué l'homme de 69 ans, qui dit avoir "tout eu dans (sa) vie. (...) Même ça", a-t-il ajouté à l'égard de l'audience disciplinaire.

"Une tempête dans un verre d'eau", pour l'avocat de Raoult

L'avocat de Didier Raoult, Fabrice Di Vizio, a dénoncé face à la juridiction ordinale "une tempête dans un verre d'eau".

"Le professeur veut être jugé ici par les armes du droit, il n'est pas au-dessus ni au-dessous, et c'est bien le drame de cette affaire", a lancé le conseil. "Tout cela n'est qu'un problème de personne, quelle que soit la décision que vous allez prendre, elle sera mauvaise", a admonesté l'avocat.

"Emmanuel Macron appelle le professeur régulièrement. Il écoute mais il entend pas forcément", a affirmé Fabrice Di Vizio. "Ce qu'on lui reproche, c'est d'avoir jeté un pavé dans la mare, que nous avions un problème dans la gestion de cette crise", a-t-il incriminé.

876450610001_6280409910001

Une trentaine de manifestants étaient venus accueillir et soutenir Didier Raoult à son arrivée devant l'Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine.

Article original publié sur BFMTV.com