Procès Fillon : l'ex premier ministre "regrette" tout en maintenant que sa femme travaillait

Lors de son procès en appel, François Fillon a réaffirmé que sa épouse avait "travaillé" à l'Assemblée nationale, tout en exprimant de nombreux regrets "pour ses enfants et sa famille".

L'ancien Premier ministre persiste et signe. Au deuxième jour de son procès en appel, François Fillon, condamné en première instance à cinq ans d'emprisonnement dont deux ferme, notamment pour détournement de fonds publics, a tenu à faire une déclaration liminaire.
"Lorsque j'ai été élu à l'Assemblée nationale en 1981, plus de la moitié des députés employaient un conjoint ou un membre de leur famille comme collaborateur parlementaire", a déclaré celui qui est soupçonné d'avoir employé fictivement son épouse, Penelope Fillon.

"Des centaines d'autres conjoints rémunérés pour un travail sembable"

"Mon épouse m'a assisté dans le cadre de mon engagement politique. Elle a été rémunérée pour son travail comme des centaines d'autres conjoints l'ont été pour un travail strictement semblable", a encore insisté l'ancien politique. 876450610001_6282254315001

Élu "huit fois" à l'Assemblée nationale, "je n'ai pas été un député fictif préoccupé essentiellement par l'argent. C'est ce qui me blesse le plus dans le procès qui m'est fait aujourd'hui", a ajouté le candidat à la présidentielle en 2017. François Fillon a ensuite déploré "40 ans d'engagement (politique) effacés par un article d'un journal satirique et une enquête à charge s'affranchissant de toutes les précautions nécessaires quand on touche à la démocratie".

"Des regrets" pour la France, "mon épouse", "ma famille politique"

Celui qui s'est reconverti dans la finance après sa défaite à la présidentielle a également enfin exprimé des "regrets", notamment pour "(son) pays qui a été privé en 2017 du débat démocratique auquel il avait droit", pour sa "famille politique sortie affaiblie" de cette affaire et "pour ses enfants, sa famille, qui ont souffert du procès instruit par les médias". "Mais j'ai surtout des regrets pour mon épouse, parce qu'elle a été marquée à vie dans cette affaire. Son nom a été jeté en pâture à l'opinion, par des médias sans déontologie", a affirmé l'ex-Premier ministre. L'ex-politique est rejugé jusqu'au 30 novembre pour des soupçons d'emplois fictifs concernant l'emploi de son épouse comme assistante parlementaire entre 1998 et 2013, par lui et celui qui était alors son suppléant, Marc Joulaud. Le couple est également poursuivi pour l'emploi de deux de leurs enfants en tant qu'assistants parlementaires de leur père entre 2005 et 2007 ainsi que pour le contrat de Penelope Fillon comme "conseillère littéraire", en 2012 et 2013, à la Revue des deux mondes, propriété du milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Au premier jour du procès Fillon en appel, la défense brocarde une procédure "biaisée"