Les problèmes d’agenda de Gustavo Petro font polémique en Colombie

Quatre-vingt-deux : c’est le nombre de fois où le président colombien, Gustavo Petro, a annulé ou reprogrammé un rendez-vous en un an de mandat (entre le 7 août 2022 et le 24 juillet 2023), selon le site d’information La Silla Vacía. Et encore, ce chiffre, comptabilisé à partir de sources officielles, d’articles de presse ou de sources humaines ne prend-il pas en compte ses retards à répétition.

Le président a ainsi posé un lapin aux habitants de l’île de San Andrés, lors de la résolution d’un contentieux avec le Nicaragua, ou encore à l’ex-président Juan Manuel Santos, avec qui il devait alors s’entretenir des négociations de paix avec l’Armée de libération nationale, dernière guérilla en activité du pays. Selon La Silla Vacía, “la liste des personnes a qui il a fait faux bond depuis le 7 août [2022] comprend aussi les magistrats des tribunaux de grande instance et l’état-major des forces armées”.

Demande d’examen de santé

Et si c’est souvent la faute de mauvaises conditions météorologiques qui l’empêchent de voyager dans un pays qui s’étend sur 1,1 million de kilomètres carrés, soit environ deux fois la France, “la plupart des annulations sont justifiées par l’agenda privé du président”, assure le site.

Ces “grossièretés” du premier président de gauche de Colombie ont poussé deux partis de droite, relayés par le magazine conservateur Semana, à exiger le 22 août au Parlement un “examen de santé complet” du chef de l’État (comme cela se pratique aux États-Unis), faisant allusion à des “addictions” et à d’anciens problèmes de dépression. Gustavo Petro a qualifié ces allégations de “ragots” et a refusé de s’y plier.

En ce qui concerne ses problèmes d’agenda, Petro avait préféré ironiser sur Twitter en octobre 2022, assurant “ne pas avoir le don d’ubiquité”. Pour le site de centre gauche El País América, il devrait néanmoins prendre la question au sérieux pour empêcher l’instrumentalisation qu’en fait l’opposition. Citant la chercheuse en communication politique Eugénie Richard, la journaliste d’El País rappelle que les problèmes d’agenda de Petro sont anciens et bien connus depuis l’époque où il était maire de Bogota (2012-2015) : “Accumuler autant de retards n’est pas tant un problème de gouvernance pour Petro. Le problème est que cela génère une mauvaise perception parmi les citoyens.”

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