En Pro D2, Agen-Nevers subit une coupure d’électricité de la CGT

Durant le match de Pro D2 Agen-Nevers, les spectateurs et les joueurs ont été plongés trente minutes dans le noir suite à une action de la CGT Énergie.
Durant le match de Pro D2 Agen-Nevers, les spectateurs et les joueurs ont été plongés trente minutes dans le noir suite à une action de la CGT Énergie.

RUGBY - Une répétition du côté de l’ovalie avant la finale de la Coupe de France de football samedi ? Ce jeudi 27 avril, la CGT Énergie 47 a littéralement plongé le stade Armandie dans le noir lors de la rencontre de rugby de Pro D2 entre Agen et Nevers. De quoi provoquer une interruption de la rencontre durant de longues minutes.

À la 51e minute, alors que Nevers menait au score (14-10), les projecteurs d’Armandie se sont éteints suite à une coupure de courant dans le quartier avoisinant le stade, comme vous pouvez le voir dans les vidéos ci-dessous publiées sur Twitter. Quelques instants plus tard, cette action de protestation a été revendiquée par la CGT Énergie 47.

Au bout d’une demi-heure de coupure, le courant est revenu et la rencontre a pu reprendre pour 30 minutes.

Un communiqué de revendication avait fuité par erreur dans la matinée de jeudi et le club agenais avait été prévenu d’une possible action. Mais il n’a pas pu empêcher le black-out.

Le 21 avril, les syndicats de la CGT Énergie avaient annoncé « 100 jours d’actions et colère », notamment le 3 mai, réclamant que la réforme des retraites ne soit pas appliquée et dénonçant les « méthodes antidémocratiques » du gouvernement.

En réaction, le maire d’Agen a annoncé durant la coupure de courant qu’il comptait porter plainte « pour comportement dangereux » dès ce vendredi. « Irresponsable, dangereux… Ras le bol de ces comportements inadmissibles ! », avait également écrit Jean Dionis sur son compte Twitter.

Ne pas « politiser » le sport

Dans ce contexte et à seulement deux jours d’une finale à haut risque, selon le renseignement français, entre le FC Nantes et Toulouse en finale de Coupe de France, le gouvernement a été contraint de condamner cette action syndicale en appelant à ne pas « politiser » les rencontres sportives.

Marlène Schiappa la première. La secrétaire d’État chargé de l’Économie sociale et solidaire a invité à ne « pas tout politiser » sur RTL ce vendredi matin. Avant d’ajouter : « le fait que des syndicats veuillent absolument tout politiser jusqu’au moindre détail, jusqu’à un match de football, ce n’est vraiment pas souhaitable ».

Elle a ensuite évoqué le match de Pro D2 de la veille. « Le match a été interrompu 30 minutes, au prétexte que des paroles d’élus locaux auraient déplu. Donc je pense qu’on doit vraiment laisser le sport être un beau moment d’unité de ce pays. Le pays a besoin de moments festifs et bon enfant comme celui-ci ».

Menace sur le Stade de France ?

Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a également réagi à cette coupure de courant de la CGT. « Je n’ai pas d’ordre ou de conseils à donner à la CGT ou à qui que ce soit en matière de syndicats, chacun fait comme il le sent, je dis juste qu’il y a des choses qui ne sont pas à leur place », a relevé Olivier Véran au micro de BFMTV/RMC.

« Je n’ose imaginer les réactions si nous profitions d’un événement sportif populaire pour passer des messages politiques ».

Quant au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, il a évidemment condamné cet acte à 48 heures de Nantes-Toulouse. « Il y a une forme d’irresponsabilité à faire cela », a-t-il réagi, tout en dénonçant lui aussi cette politisation du sport.

Gérald Darmanin a également assuré tout faire « pour que ça n’arrive pas dans les prochains événements sportifs et culturels. Singulièrement pour la finale de la Coupe de France ». Il évoque pour cela « des personnes chargées de vérifier qu’il n’y ait pas de coupure de courant » et assure que le Stade de France a prévu le coup en cas de « sabotage ».

« Inquiet du point de vue de la sécurité civile », le ministre a également averti que si des « problèmes de santé » étaient observés lors de prochaines coupures, « il y aurait des responsabilités » engagées. Renvoyant à une déclaration du maire d’Agen jeudi soir au micro de Canal+, où il dénonçait un acte « irresponsable avec des gens d’un certain âge dans les tribunes, un stade plein ».

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