Prix de l’électricité : Pourquoi vos factures vont augmenter alors que les prix baissent
ÉCONOMIE - Le gouvernement avait préparé l’opinion publique, Bruno Le Maire l’a confirmé dimanche 21 janvier : sur fond d’inflation, les factures d’électricité augmenteront entre 8,6 et 9,8 % à partir du 1er février, pour la grande majorité des Français. « C’est-à-dire que pour 97 % des ménages français, l’augmentation sera sous les 10 % », a déclaré le ministre de l’Économie sur le plateau du journal de 20 heures de TF1.
La hausse des prix de l’électricité annoncée par Bruno Le Maire étrillée par les oppositions
« C’est une décision difficile, mais c’est une décision qui est nécessaire pour garantir notre capacité d’investissement dans de nouvelles capacités de production électrique et puis pour sortir définitivement du “quoi qu’il en coûte” », a justifié le ministre. L’exécutif organise depuis plusieurs mois la fin progressive du coûteux « bouclier tarifaire », un subventionnement annoncé à l’automne 2021 par le Premier ministre Jean Castex, avant même que la guerre en Ukraine cause une flambée historique des prix du gaz et de l’électricité.
Pourtant, le prix de l’électricité sur le marché de gros, où les fournisseurs s’approvisionnent, diminue. C’est ce qu’indiquait notamment au début du mois de janvier la Commission de régulation de l’énergie (CRE), chargée de calculer les coûts de l’électricité pour les particuliers et les professionnels hors taxe (HT).
La faute à la TICFE
« Au 1er février, le niveau moyen des tarifs réglementés baisse de 0,35 % HT par rapport aux tarifs gelés en vigueur depuis le 1er août 2023 », indiquait alors la Commission. Elle préconisait une hausse de 0,01 % du tarif pour les ménages et une baisse de 3,67 % pour les professionnels.
« On a beaucoup plus de gaz, EDF est au rendez-vous, (...) on a plus d’éolien aussi, donc les prix sur les marchés se sont détendus et ça, c’est une bonne nouvelle, analysait alors l’ancienne ministre Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE, au micro de franceinfo. Tout est en train de rentrer dans l’ordre. »
Mais c’était sans compter les taxes. Car une fois ses chiffres établis, la CRE les fournit au gouvernement qui y ajoute des taxes afin d’aboutir à un prix toutes taxes comprises (TTC). Et la loi de finances pour 2024 prévoyait un retour progressif de celles-ci.
L’exécutif fait notamment remonter la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité (TICFE), réduite depuis deux ans pour éviter des hausses trop fortes des tarifs. Au 1er février, elle passera de 1 à 21 euros par mégawattheure. Avant la crise, elle était à 32,44 euros.
« Les deux tiers du chemin »… jusqu’en 2025
Le gouvernement a fourni des simulations pour comprendre la hausse de ces factures. Pour une maison de 4 pièces chauffée à l’électricité (9 MWh/an), elle augmenterait par exemple de 17,80 euros par mois. Une boulangerie bénéficiant du tarif réglementé en heures pleines/heures creuses, avec 90 MWh de consommation annuelle, paiera 116 euros de plus par mois. Un appartement d’une pièce non chauffé à l’électricité verrait sa facture d’électricité moyenne augmenter de 4,50 euros par mois.
« C’est la dernière hausse de cette taxe sur l’année 2024. La prochaine sera au 1er février 2025, nous reviendrons à la situation qui était celle d’avant le bouclier tarifaire », a précisé Bruno Le Maire dimanche soir. « Nous faisons les deux tiers du chemin mais pas l’intégralité du chemin dans le rétablissement de l’intégralité de cette taxe. Nous reviendrons à la normale le 1er février 2025 », a-t-il détaillé ensuite lors d’un appel avec des journalistes.
D’après le ministre, la hausse de taxe rapportera 6 milliards d’euros à l’État cette année, mais un retour complet à la normale aurait pu rapporter 9 milliards.
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