Dans les prisons, les livraisons illégales par drone à destination des détenus se multiplient

Dans les prisons, les livraisons illégales par drone à destination des détenus se multiplient

Des petits appareils volants furtifs devenus un vrai casse-tête pour les surveillants de prison. Au centre pénitentiaire de Saint-Quentin Fallavier, en Isère, les gardiens traquent et interceptent depuis plusieurs mois des drones qui survolent les murs d'enceinte pour livrer toute sorte d'objets aux détenus.

Drogues, téléphones, viande

"Ce moyen de livraison est apparu fin 2022, début 2023", indique Paul Louchouarn, directeur de l'administration pénitentiaire Auvergne-Rhône-Alpes. Il explique qu'il "s’est rapidement généralisé et accéléré en quelques mois à tous les établissements pénitentiaires (...) permettant de faire entrer derrière les barreaux tout ce qui est interdit légalement".

Pour être livrés par les airs, les produits doivent rester légers: l'administration fait état de "stupéfiants, téléphones portables, chargeurs et cartes SIM, cigarettes, viande".

"Saint-Quentin-Fallavier n’est pas plus touché que les autres établissements de la région (...). Aucune prison n’échappe à ce phénomène émergent, qui dépend de qui est écroué ici ou là", précise Paul Louchouarn au journal Le Dauphiné libéré. D'autres cas similaires ont donné lieu à des interceptions et des condamnations dans d'autres régions, en régions parisienne et lilloise notamment.

Des livraisons difficiles à intercepter

Selon la police, les livraisons de ce type coûtent environ 500 euros. Elles sont plus précises que les traditionnels lancers au-dessus des murs de la prison et moins risquées que les échanges via le parloir. En raison de ces avantages, leur nombre a explosé.

"On a des relevés où on sait qu'il y en a même des fois plusieurs par jour. On sait aussi qu'on ne voit pas tout, parce qu'il y a notamment des livraisons de nuit où les petites lumières qui apparaissent sur les drones sont camouflées par des scotchs noirs. Donc des fois, on les entend mais on ne les voit pas", Dominique Verrière, secrétaire régional du syndicat pénitentiaire UFAP-UNSa.

Pour contrer cette nouvelle pratique, un dispositif de brouillage est en cours de déploiement. Une nouvelle technologie permettant de créer un dôme virtuel infranchissable par les appareils électroniques pourrait également être utilisée.

Article original publié sur BFMTV.com