Les prisons françaises proches d’un record de détenus

À Carcassonne, Nîmes et Bordeaux-Gradignan, la surpopulation carcérale dépasse les 200 %, ce qui signifie qu’il y a deux fois plus de personnes détenues que de places disponibles.

SURPOPULATION CARCÉRALE - Qu’elle est loin, la période du Covid dans les prisons françaises… Ce lundi 31 octobre, la publication des statistiques officielles du ministère de la Justice montre que le nombre de détenus en France se rapproche de son plus haut historique avec 72 350 personnes incarcérées au 1er octobre (soit une densité carcérale de 119,2 %), contre 71 669 le mois précédent.

Ces chiffres sont quasiment au niveau du record absolu enregistré en mars 2020 (72 575 détenus), à la veille du confinement décidé pour lutter contre la pandémie de Covid-19 et qui avait entraîné une chute drastique du nombre de prisonniers, notamment du fait de la grogne des personnels pénitentiaires et des détenus.

Au 1er octobre, les établissements pénitentiaires français comptent ainsi 72 350 détenus pour 60 709 places opérationnelles, soit une densité carcérale de 119,2 % contre 114,5 % il y a un an. Sur une année, on dénombre précisément 3 177 prisonniers en plus (ils étaient 69 173 au 1er octobre 2021), soit une hausse de 4,6 %.

Plus de 200 % d’occupation dans trois prisons

Selon les chiffres officiels du ministère, 14 937 détenus sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles dans les établissements pénitentiaires. La densité carcérale s’établit notamment à 141,5 % dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et donc présumés innocents, ainsi que ceux condamnés à de courtes peines.

Dans le détail, cinquante-sept prisons françaises affichent une densité supérieure à 150 %. Cette densité dépasse même 200 % dans trois établissements : 220,3 % à Carcassonne, 215 % à Nîmes et 207,7 % à Bordeaux-Gradignan. En raison de cette surpopulation, 2 053 prisonniers sont contraints en France de dormir sur des matelas posés à même le sol.

Au total, 86 998 personnes étaient placées sous écrou au 1er octobre, dont 14 648 non détenues faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique (13 940) ou d’un placement à l’extérieur (708), des chiffres en hausse sur un an. Parmi les détenus français, 19 372 sont par ailleurs des prévenus, c’est-à-dire qu’ils attendent d’être jugés.

Le nombre de femmes écrouées (3,4 % de la population carcérale totale) est en revanche en léger recul, tout comme celui de mineurs (0,8 %).

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