Prisonniers français en Iran : leurs proches devant l’ONU pour réclamer leur libération au plus vite

Sylvie Arnaud, mère de Louis Arnaud et Noémie Kohler, sœur de Cécile Kohler, deux proches de Français détenus en Iran, posent devant les bureaux des Nations Unies à Genève, le 27 mai 2024, lors de leur visite pour dénoncer ces détentions devant les experts des droits de l’homme du Groupe de travail sur la détention arbitraire.

IRAN - Faire pression sur Téhéran. Les soutiens de trois Français prisonniers en Iran, Cécile Kohler, Jacques Paris et Louis Arnaud, se sont rendus ce lundi 27 mai à Genève pour obtenir l’aide de l’ONU pour accélérer leur libération. « C’est une urgence absolue aujourd’hui, leur santé se dégrade et il est temps que ce cauchemar se termine », a déclaré la Noémie Kohler, la sœur de Cécile détenue depuis un peu plus de deux ans avec son compagnon Jacques Paris.

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« C’est très important pour nous, nous avons vraiment besoin d’une reconnaissance de leur situation, de leur détention arbitraire et (...) qu’ils soient libérés au plus vite », renchérit à ses côtés Sylvie Arnaud, la mère de Louis. En détention depuis plus d’un an et demi, ce consultant a été condamné en novembre à cinq ans de prison pour propagande et atteinte à la sécurité de l’État iranien. Une condamnation jugée « inacceptable » par la France.

Cécile Kohler, enseignante de lettres modernes, a quant à elle été arrêtée lors d’un voyage en Iran avec son compagnon Jacques Paris, le 7 mai 2022, officiellement pour « espionnage ».

Des conditions de détention « extrêmement dures »

Noémie Kohler et Sylvie Arnaud ainsi que leurs avocats sont venues à Genève ce lundi pour saisir le groupe de travail sur la détention arbitraire, un aréopage d’experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

« Notre démonstration consiste à dire que la détention de Cécile Kohler, de Jacques Paris et de Louis Arnaud ne répond pas à ces critères (ceux des conventions internationales adoptées par l’Iran, ndlr) et que donc leur détention doit être qualifiée d’arbitraire », a expliqué l’un des avocats, Martin Pradel. « Nous sommes pressés parce que nous savons que leurs conditions de détention sont extrêmement dures », a insisté l’avocat, espérant une prise de position rapide du groupe de travail « d’ici l’été ».

Les avocats appellent Macron à « se mettre en colère »

Pour l’avocat, un avis des experts « va aussi donner à la France les moyens d’une protestation un peu différente, en disant : nous ne sommes pas les seuls, nous Français, à trouver que cette situation est anormale ». « Nous voulons que le chef de l’État français comprenne qu’il va falloir maintenant qu’il se mette en colère pour dire simplement que cette situation est inacceptable », a ajouté Me Pradel.

La diplomatie française n’a pas mâché ses mots à l’occasion du deuxième anniversaire de la détention de Cécile Kohler et Jacques Paris, condamnant « cette politique d’otages d’État et ce chantage permanent des autorités iraniennes ». Une accusation peu goûtée à Téhéran qui avait dénoncé une prise de position « interventionniste et inappropriée ».

Un autre Français, prénommé Olivier, dont l’identité n’a pas été révélée, est également détenu, comme des dizaines de prisonniers étrangers, ayant souvent la double nationalité.

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