Printemps des poètes : Rachida Dati défend à son tour Sylvain Tesson, choisi comme parrain de l’événement

La réaction de la nouvelle ministre de la Culture était attendue, alors que l’écrivain est pris pour cible dans une tribune signée par 1 200 personnes.

CULTURE - La ministre de la Culture vole au soutien de Sylvain Tesson. Rachida Dati a soutenu ce dimanche 21 janvier le choix de l’écrivain comme parrain du Printemps des poètes, organisé du 9 au 25 mars. Une tribune s’y opposait, accusant Tesson d’être une « icône réactionnaire ».

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« Sylvain Tesson fait partie de ces écrivains qui ont le désir de partager avec tous l’amour des mots. Je suis heureuse que le Printemps des poètes célèbre partout en France cette vision de la poésie, ouverte, libre et populaire », a ainsi déclaré la ministre sur X.

Coordonné par l’association du même nom, le Printemps des poètes est soutenu par le ministère de la Culture, le Centre national du livre et le ministère chargé de l’Éducation.

Un collectif de 1 200 acteurs du monde de la culture s’était opposé au choix de Sylvain Tesson comme parrain de cette manifestation annuelle dans une tribune publiée jeudi par Libération.

Les signataires, parmi lesquels les auteurs Baptiste Beaulieu et Chloé Delaume, estimaient que cela venait « renforcer la banalisation et la normalisation de l’extrême droite dans les sphères politique, culturelle, et dans l’ensemble de la société ».

Le soutien de Bruno Le Maire

Les pétitionnaires reprochent à l’écrivain voyageur de 51 ans, prix Renaudot en 2019 pour « La Panthère des neiges », d’être une « figure de proue de (l’)“extrême droite littéraire” ». Il a notamment préfacé plusieurs romans de Jean Raspail, écrivain monarchiste et catholique traditionaliste, admiré par les identitaires, décédé en 2020.

Samedi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, lui-même écrivain, a apporté son « soutien total à Sylvain Tesson » sur X. Utilisant des termes plus tranchés que Rachida Dati, il a dénoncé « l’exclusion sectaire d’une plume aventureuse » : « Voilà où nous en sommes dans la France des Lumières, de la raison et de l’esprit libre ».

« Le monde est assez détestable et le serait d’autant plus qu’on y admettrait pas d’autres horizons que le sien », a pour sa part jugé le prix Goncourt 2018, Nicolas Mathieu, aux idées ancrées à gauche, sur Instagram.

« J’ai durant toute ma vie admiré le travail d’auteurs de droite, de réacs, voire même de salauds, et n’ai jamais pensé qu’il fallait aligner ni la littérature ni mes goûts sur mon appétit de progrès », a-t-il poursuivi. « Il faut craindre autant que le mal les moyens que l’on met à favoriser l’avènement du bien », a conclu Nicolas Mathieu.

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