Printemps des poètes et polémique Sylvain Tesson : la directrice artistique, Sophie Nauleau, démissionne

Sylvain Tesson (ici à Rome en octobre 2022) a été choisi par Sophie Nauleau pour parrainer l’édition 2024 du Printemps des poètes.
LUDOVIC MARIN / AFP Sylvain Tesson (ici à Rome en octobre 2022) a été choisi par Sophie Nauleau pour parrainer l’édition 2024 du Printemps des poètes.

POESIE - Elle dénonce une polémique « monstrueuse ». Directrice artistique du Printemps des poètes, Sophie Nauleau était à l’origine du choix de l’écrivain Sylvain Tesson pour parrainer l’édition 2024 de l’événement. Mais sa décision a suscité un tollé immense dans le milieu artistique (Rachida Dati avait pris la défense de l’écrivain) au point de la contraindre à la démission.

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Sophie Nauleau a transmis un communiqué à l’AFP ce vendredi 26 janvier pour expliquer son départ à quelques semaines de l’événement qui doit se tenir sur 9 au 25 mars. « Le choix, que j’assume pleinement, de Sylvain Tesson pour féerique parrain de “La Grâce” (thème de l’édition 2024) a déclenché une cabale effarante, consternante pour ne pas dire monstrueuse. Dans ce contexte, aucune parole n’étant audible, j’ai préféré réserver la mienne au silence », écrit l’écrivaine.

Environ 1200 acteurs du monde la culture (poètes, éditeurs, libraires, bibliothécaires, etc.) ont signé une tribune publiée le 19 janvier dans Libération dans laquelle ils s’opposaient au choix de Sylvain Tesson. Prix Renaudot en 2019 pour La Panthère des neiges, l’écrivain voyageur de 51 ans y était décrit comme une « icône réactionnaire » et une « figure de proue de (l’)extrême droite littéraire ». En cause notamment ses préfaces de plusieurs romans de Jean Raspail, écrivain monarchiste et catholique traditionaliste, admiré par les identitaires, décédé en 2020.

Les signataires, parmi lesquels les auteurs Baptiste Beaulieu et Chloé Delaume, estimaient que cela venait « renforcer la banalisation et la normalisation de l’extrême droite dans les sphères politique, culturelle, et dans l’ensemble de la société ».

Un procès que Sophie Nauleau réfute en s’appuyant sur sa propre carrière. « À ceux qui me somment de répondre, je rappellerais que j’ai consacré ces quinze dernières années, d’abord sur France Culture puis au Printemps des Poètes, à faire entendre, dans toute sa diversité, la voix des poètes d’hier et d’aujourd’hui », déclare-t-elle dans son communiqué. « Pour ceux, s’il y en a, qui veulent savoir qui je suis ou ce que je pense, il leur suffit d’écouter par exemple Le chêne de Goethe, un documentaire radiophonique réalisé dans le camp de concentration de Buchenwald », dit-elle encore.

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