Printemps des Poètes : Bruno Le Maire défend Sylvain Tesson contre une « exclusion sectaire »

L’écrivain est vivement critiqué dans une tribune signée par 1 200 personnalités du monde de la culture, qui ne veulent pas de lui en parrain de l’événement.

POLITIQUE - Ils sont de plus en plus nombreux à défendre Sylvain Tesson, cible d’une tribune signée par 1 200 personnalités du monde de la culture.

Dans un texte publié dans Libération, celles-ci s’opposent à ce que l’écrivain, qualifié de « figure de proue de (l’)“extrême droite littéraire” », soit le parrain du Printemps des poètes, organisé du 9 au 25 mars.

Après Xavier Bertrand, Pascal Praud ou Éric Naulleau, c’est au tour de Bruno Le Maire et Éric Ciotti de prendre la défense de l’écrivain et aventurier.

« Donc voilà où nous en sommes dans la France des Lumières, de la raison et de l’esprit libre : une pétition contre un écrivain de grand talent, l’exclusion sectaire d’une plume aventureuse », dénonce ainsi le ministre de l’Économie sur X, lui accordant son « soutien total ».

« Soutien total à Sylvain Tesson, immense écrivain et baroudeur, attaqué injustement par la bien pensance », écrit lui le président de LR Éric Ciotti, qui critique une « tribune (...) ridicule » qui « traduit la longue dérive de la Gauche vers le wokisme ».

« Un écrivain érigé en icône réactionnaire »

« Qu’auraient dit ces garants de la bonne pensée de philosophes comme Hannah Arendt ou Simone Weil ? », s’interroge de son côté la députée Renaissance Astrid Panosyan-Bouvet. « Comme l’impression de vivre dans un roman de Ph.Roth ou Kundera », ajoute-t-elle.

« Nous, poétesses, poètes, éditrices et éditeurs, libraires, bibliothécaires, enseignantes et enseignants, actrices et acteurs de la scène culturelle française refusons la nomination de Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des poètes 2024 », écrivent notamment les signataires de la tribune publiée jeudi, parmi lesquels figurent les auteurs Baptiste Beaulieu et Chloé Delaume.

« Nous refusons qu’un événement culturel auquel nous sommes de fait inextricablement lié.es de façon symbolique, créé “afin de contrer les idées reçues et de rendre manifeste l’extrême vitalité de la poésie”, soit incarné par un écrivain érigé en icône réactionnaire », ajoutent-ils.

Ils estiment que cette décision, « loin d’être contingente, vient renforcer la banalisation et la normalisation de l’extrême droite dans les sphères politique, culturelle, et dans l’ensemble de la société ».

L’écrivain voyageur de 51 ans, prix Renaudot en 2019 pour La Panthère des neiges, est accusé de complaisance avec l’extrême droite. Il a notamment préfacé plusieurs romans de Jean Raspail, écrivain monarchiste et catholique traditionaliste, admiré par les identitaires, décédé en 2020.

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