Printemps arabes. La “révolution” tunisienne n’aura été qu’un premier pas

Dix ans après le mouvement populaire qui avait abouti au renversement du régime de Ben Ali, le bilan est amer pour la Tunisie, estime ce journaliste. Mais il faut s’accrocher et célébrer les progrès – à commencer par l’évolution de la liberté d’expression, qui lui permet aujourd’hui de dresser un diagnostic des maux du pays.

Nous y sommes ! Voilà dix ans, le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, un chômeur de Sidi Bouzid, s’immolait par le feu en protestant contre le régime de Ben Ali. Voilà 10 ans que la “révolution” tunisienne, qui a inspiré des milliers de personnes dans le monde arabe et ailleurs, peine à se réaliser. Les défauts sont plusieurs mais les issues sont encore multiples.

Cet anniversaire risque d’être encore plus amer que d’habitude. L’année 2020 a été particulièrement difficile et, même si elle tire à sa fin, elle nous laisse un goût amer. Rien ne va dans le pays du jasmin comme l’ont appelé affectueusement de milliers de journalistes en 2010. Du point de vue du citoyen qui se décarcasse pour survivre, les dix années de la “révolution” sont un gâchis immense. Les raisons de la désillusion ne manquent pas, que ce soit au niveau politique, économique, ou social.

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L’agonie d’un beau rêve

L’euphorie a peut-être duré un an. Tout de suite après l’installation au pouvoir de la Troïka [une alliance de trois partis], rassemblée autour du parti islamiste Ennahda, le clivage identitaire a pris le dessus sur toute autre issue de la révolution.

On connaît les affres des années 2012 et 2013 et la montée inexorable des salafistes, des LPR [Ligue de protection de la révolution], et aussi de beaucoup d’arrivistes et des révolutionnaires de la 25e heure qui ont accaparé la scène. L’atmosphère délétère qui s’est installée à la faveur du “

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