«Les principaux pollueurs bénéficient de multiples exonérations»

Pour Audrey Pulvar, présidente de la Fondation pour la nature et l’homme, «le problème n’est pas l’augmentation des taxes, mais leur utilisation».

Présidente de la Fondation pour la nature et l’homme (FNH, ex-Nicolas Hulot), Audrey Pulvar demande au gouvernement plus de «pédagogie» en matière de fiscalité environnementale et plus d’aides aux ménages modestes pour la conversion écologique.

Le Premier ministre a expliqué samedi qu’il n’y avait «pas le choix» : si on veut réussir la transition énergétique, il faut en passer par des hausses de taxes sur les carburants. Le soutenez-vous ?

La hausse de la fiscalité environnementale est une nécessité pour accélérer la transition écologique. La trajectoire choisie l’an dernier par le gouvernement est la bonne. Le problème n’est pas l’augmentation de ces taxes, mais leur utilisation.

Celle du gouvernement n’est pas la bonne ?

D’abord, il doit en faire la pédagogie : expliquer aux Français à quoi sert cet argent qu’on leur prélève au lieu de laisser s’installer l’idée que «c’est comme ça et pas autrement». Nous ne sommes pas tous égaux devant la taxe carbone. Elle touche avant tout les ménages les plus modestes, ceux qui habitent loin de leur lieu de travail et qui n’ont pas d’autre solution que de prendre leur voiture pour aller au boulot. En revanche, cette taxe ne touche pas les principaux pollueurs : les secteurs aérien ou routier, qui bénéficient de multiples exonérations.

Que préconise la FNH ?

Il faut que le supplément de fiscalité environnementale attendu en 2019 - 3 milliards d’euros [plus un milliard dû à la fin de l’exonération de taxes sur les carburants pour le secteur non routier, ndlr] - soit consacré à des mesures d’accompagnement dans la transition écologique des classes moyennes et modestes, des artisans et des PME.

C’est-à-dire ?

Nous militons pour un chèque énergie multiplié au moins par deux. Le gouvernement a prévu une augmentation de 50 euros. C’est trop peu. Il faut renforcer l’aide à la conversion (...)

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