Avec la "primaire fermée", Les Républicains éloignent la guerre ouverte

Christian Jacob photographié au siège des Républicains au mois de juin.   (Photo: GEOFFROY VAN DER HASSELT via Getty Images)
Christian Jacob photographié au siège des Républicains au mois de juin. (Photo: GEOFFROY VAN DER HASSELT via Getty Images)

POLITIQUE - Il avait du mal à cacher son sourire ce samedi 25 septembre. Il faut dire qu’en annonçant le choix des militants, qui préfèrent désigner le candidat LR à la présidentielle via un congrès fermé et non une primaire ouverte, Christian Jacob sait qu’il s’est enlevé une grosse épine du pied. Pas seulement parce que lui aussi était contre cette “machine à perdre”, mais parce que le résultat éloigne le scénario catastrophe de l’éparpillement à droite, à l’heure où Xavier Bertrand refuse catégoriquement de passer par une primaire.

Un scénario que beaucoup redoutaient en interne, faute de candidat naturel qui aurait plié le match. À la tribune, Christian Jacob a d’ailleurs applaudi un scrutin marqué par une “participation exceptionnelle”. Une manière de souligner que le verdict ne pourrait souffrir d’aucun procès en illégitimité.

“Vaisseau amiral”

Le spectre du précédent fratricide de 2016 définitivement balayé, la droite a désormais la possibilité d’afficher une unité qui lui a fortement fait défaut ces dernières années. “En votant à 58% pour le Congrès, les adhérents Les Républicains ont envoyé un message politique clair. Ils veulent le rassemblement pour gagner l’élection”, veut croire la sénatrice LR Dominique Estrosi-Sassone. “Comme je l’avais appelé de mes vœux, tout le monde revient enfin sur le vaisseau amiral des Républicains. Stop aux divisions, l’union fait la force”, a renchéri Nadine Morano.

D’autant qu’avant le vote de ce samedi, l’entourage de Xavier Bertrand faisait savoir qu’il pourrait se soumettre à un Congrès fermé. Ce qui donne à l’issue du scrutin du jour des airs de solution idéale. “Surtout si Xavier Bertrand accepte de venir participer à la compétition”, souffle au HuffPost une source engagée dans le processus. “Ce n’est pas un plébiscite contre la primaire ouverte, contrairement aux affirmations sur la volonté des militants”, nuance le député LR Robin Reda (soutien de Valérie Pécresse), pour qui “le choix de la primaire interne est finalement un bon équilibre”.

Du côté des candidats qui militaient pour une primaire ouverte justement, aucune voix dissonante ne se fait entendre. “Les adhérents LR se sont exprimés et ont choisi la primaire interne. Respectueuse de leur volonté et constante dans mon engagement de jouer collectif, j’en serai”, a réagi Valérie Pécresse, quand Michel Barnier a également accepté les résultats sans grincer: “militant fidèle dans cette famille depuis mon premier engagement en Savoie, je solliciterai en confiance son soutien pour rassembler et gagner l’élection présidentielle”. Mêmes réactions chez Éric Ciotti et Philippe Juvin.

À la charge maintenant du comité d’organisation du Congrès, comprenant “un représentant de chacun des candidats”, d’assurer la bonne tenue de cette compétition interne. Ce qui, compte tenu de la faculté qu’a eue la droite française à s’auto-saboter par le passé, ne sera pas une mince affaire.

À voir également sur Le HuffPost: Présidentielle: Les Républicains optent pour une primaire fermée

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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