Prestation de serment au Gabon, tout change pour que rien ne change

Moins d’une semaine après le coup d’État qui a mis fin au pouvoir du président Ali Bongo, nouvellement réélu le 30 août au Gabon, le général Brice Oligui Nguema, désigné par l’armée pour conduire la transition, a prêté serment dans la capitale gabonaise.

C’était le 4 septembre au palais présidentiel, devant les juges de la Cour constitutionnelle et un parterre d’invités au nombre desquels des autorités administratives et militaires, mais aussi des personnalités et autres dignitaires du régime déchu, comme l’ex-Premier ministre Alain Claude Bilie By Nzé et la vice-présidente Rose Christiane Ossouka Raponda.

Étaient aussi présents des diplomates, parmi lesquels l’ambassadeur de France au Gabon. Le diplomate français avait, du reste, été reçu la veille par le tombeur d’Ali Bongo. Une attitude aux relents de caution morale de Paris, portée à la junte militaire qui s’est emparée du pouvoir à Libreville dans les conditions que l’on sait.

Une posture qui tranche avec la position radicale de l’Élysée, qui met en avant l’illégitimité des tombeurs de Mohamed Bazoum au Niger, pour refuser de les reconnaître, plus d’un mois après la chute de celui qui passait pour le chouchou voire le protégé des Occidentaux en général et de la France en particulier dans la région du Sahel.

Des gages de bonne volonté

Une position à géométrie variable de l’ex-puissance coloniale qui tend plutôt à montrer que, derrière la démocratie que la France prétend défendre en Afrique, peuvent se cacher bien des intérêts insoupçonnés.

Toujours est-il que, passé les premiers moments d’euphorie du coup d’État, celui qui a fait l’unanimité de la hiérarchie militaire autour de son nom pour conduire le processus de renouveau au Gabon se révélera être un homme du sérail bien connu dans les premiers cercles du pouvoir à Libreville.

De là à se demander si ce pronunciamiento [coup d’État militaire] aux allures de révolution de palais menée par le général Nguema ne vise pas à préserver les intérêts du clan, il y a un pas que d’aucuns ont vite fait de franchir.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :