Prendre Tal Afar ne devrait être difficile, dit un général irakien
par Isabel Coles MOSSOUL (Reuters) - Un général de l'armée irakienne a prédit lundi une victoire relativement facile de ses troupes contre les djihadistes de l'Etat islamique retranchés dans la ville de Tal Afar, où ils sont, à l'en croire, "exténués et démoralisés". Moins d'un mois après avoir crié victoire à Mossoul, l'armée irakienne est en passe d'attaquer cette autre ville située à une quarantaine de kilomètres plus à l'ouest. "Je ne m'attends pas à ce que les combats y soient acharnés(...)", a déclaré dans une interview à Reuters le général Naïm al Djabouri. La bataille de Tal Afar devrait être relativement simple par comparaison avec les neuf mois de combats qui ont été nécessaires pour venir à bout de la résistance des djihadistes dans la grande ville de Mossoul, dit ce général d'armée de terre. "L'ennemi est particulièrement exténué", a estimé le haut gradé, qui fut maire de Tal Afar de 2005 à 2008. "Je sais, au vu des rapports des services de renseignement, que leur moral est bas", a ajouté le général. La ville comptait autour de 200.000 habitants avant de tomber aux mains de l'EI en 2014. Selon Djabouri, il y aurait 1.500 à 2.000 djihadistes retranchés dans Tal Afar, mais ce chiffre comprend sans doute une partie des membres de leurs familles. "C'est un nombre important, mais le terrain est favorable (aux troupes irakiennes)", a-t-il dit dans l'interview. Seul un quartier de la ville, celui de Saraï, est comparable à la vieille ville de Mossoul, où les soldats irakiens ont dû progresser à pied dans des ruelles. Dans le reste de Tal Afar, des chars et des véhicules blindés peuvent circuler sans difficulté. D'autre part, contrairement à Mossoul où l'EI retenait plusieurs centaines de milliers d'habitants, il ne reste que peu de civils dans Tal Afar. Bon nombre de membres turcomans (turkmènes) de l'EI ont réussi à fuir la ville en se mêlant à des civils déplacés, et ont gagné la Turquie, dit Djabouri. Selon le général, il y a parmi les djihadistes restants bon nombre d'étrangers - des Turcs, des ressortissants d'ex-républiques soviétiques et de pays de l'Asie du Sud-Est - pris au piège dans la ville depuis que l'armée irakienne a coupé toutes les voies entre Mossoul et Tal Afar. (Eric Faye pour le service français)