Prendre une année sabbatique à 25 ans

Claudia Rowan est une jeune journaliste qui écrit dans la rubrique voyage du quotidien The Times, à Londres. Elle a remarqué qu’un nombre croissant de gens de son âge, issus de la génération Z, quittent leur emploi stable et la routine quotidienne pour voyager pendant six mois à un an. Cette tendance ne correspond pas à une crise, non de la quarantaine, mais du quart de vie.

Pour le média britannique, Claudia Rowan a donc rencontré plusieurs jeunes femmes de 25 ans environ qui sont parties faire le tour de l’Asie en laissant derrières elle un poste à Londres. Certaines ont même réussi à se faire de l’argent tout en voyageant, comme Chiara Powell, devenue, grâce à ses vidéos sur TikTok, conseillère en stratégie sur les réseaux sociaux.

Profiter de la vie quand on ne peut pas devenir propriétaire

Auparavant, les années de césure ou gap years étaient plus généralement l’apanage des jeunes de 18 ans issus de milieux plutôt aisés, qui voulaient voyager avant l’université, ou bien de jeunes diplômés de 21 ans soucieux de voir du pays avant d’entrer sur le marché du travail. Désormais, les jeunes cadres eux aussi prennent ce chemin, alors que leurs aînés considéraient que cette même période de la vie devait être consacrée à l’avancement professionnel et à l’acquisition d’un logement.

Le Times explique cette tendance par la pandémie et plus exactement par le sentiment des jeunes de 25 ans d’être passés à côté d’occasions de voyage, en raison des confinements et des restrictions sanitaires. Par ailleurs, les prix de l’immobilier empêchent les jeunes de suivre les pas de leurs aînés et de devenir propriétaires. “Devant un avenir dans lequel l’accession à la propriété semble impossible, la perspective d’une pause professionnelle au milieu de la vingtaine est naturellement attrayante”, résume le quotidien. Phoebe Moon, 24 ans, illustre ce phénomène : “J’habite à Bexley, où les maisons coûtent plus de 400 000 livres. Mon petit ami et moi pourrions probablement économiser pour avoir un apport, mais nous n’obtiendrons pas de prêt. Ou nous pourrions faire ce voyage que nous ne pourrons peut-être pas faire plus tard dans la vie.” À son retour, Phoebe Moon veut revenir sur le marché du travail et pense qu’elle le fera avec un regain d’énergie. Chiara Powell, elle, a décidé de changer de vie et de s’expatrier au Canada pour monter son entreprise en stratégie de marque.

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