Pour le Premier ministre irakien, avoir de bonnes relations avec l’Iran et les États-Unis “n’est pas impossible”

“Nous pensons que nous avons [encore] besoin des forces étrangères”, car “l’élimination de Daech demande encore un peu plus de temps”, a déclaré le chef du gouvernement irakien, Mohammed Chia Al-Soudani, au Wall Street Journal, à l’occasion de sa première interview à un média américain depuis sa prise de fonctions, en octobre 2022, après un an d’impasse politique.

En décembre dernier, l’Irak a été le théâtre de quatre attaques attribuées à l’organisation djihadiste État islamique (EI) – dont Daech est l’acronyme arabe –, qui ont tué plus d’une dizaine de soldats et de policiers irakiens, ainsi qu’au moins onze civils. Des cellules du groupe islamiste sont également encore présentes en Syrie voisine.

Pas de retrait programmé des troupes

Mohammed Chia Al-Soudani a non seulement défendu la présence des contingents des pays membres de l’Otan, dont des forces américaines, qui assistent et entraînent l’armée irakienne dans sa lutte contre l’EI, mais n’a également fixé aucun calendrier de retrait pour les 2 000 soldats américains encore présents dans le pays.

Il s’agit là, note le quotidien américain, d’“une position moins agressive envers Washington […] que celle de ses alliés politiques soutenus par l’Iran”.

“M. Al-Soudani […] cherche à élargir ses canaux de communication avec l’administration Biden et d’autres gouvernements occidentaux dans l’espoir d’attirer des investissements et des aides, et de contrer les critiques selon lesquelles son gouvernement est trop étroitement aligné avec l’Iran.”

Plaire à Washington sans tourner le dos à Téhéran

Bagdad aimerait entretenir avec Washington les mêmes relations que les pays du Golfe, qui ont pris ces dernières années des positions plus indépendantes vis-à-vis de leur allié américain, notamment à l’égard de la Russie et de l’Iran. Que l’Irak ait de bonnes relations avec l’Iran et les États-Unis “n’est pas quelque chose d’impossible”, assure le Premier ministre irakien.

Depuis le début de son mandat, Mohammed Chia Al-Soudani a promis de lutter contre le chômage endémique et de freiner la corruption, deux des principaux fléaux touchant l’Irak, deuxième plus gros producteur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont le pétrole représente plus de 90 % des revenus.

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