Premier League: l'étude choc sur l'addiction des footballeurs professionnels au snus

Des données alarmantes. D’après une étude menée par l’Université de Loughborough, publiée ce mardi, un joueur sur cinq en Angleterre consomme régulièrement des doses de nicotine ou du snus - une poudre de tabac humide en sachets. Au total, 628 joueurs évoluant en Premier League et en Championship, et 51 joueuses de la Women’s Super League ont été interrogés. Cette étude a été réalisée pour l’Association des footballeurs professionnels anglais (PFA).

D’après les résultats, révélés par The Guardian, 18% des 628 footballeurs confient en avoir déjà consommé et 22% des 51 footballeuses se considèrent comme étant des consommatrices de ces produits - des chiffres sûrement loin de la réalité, d'après le quotidien britannique.

En consommant de la nicotine ainsi que du snus, ces professionnels du ballon rond ont remarqué une amélioration dans leur préparation mentale (29% des hommes contre 55% pour les femmes). Ils les utilisent également pour se relaxer après les matchs et les entraînements. 41% des footballeurs l’utilisent dans ce but, tandis que la part chez les footballeuses monte à 64%. D’après l’étude, certains joueurs consomment du snus comme coupe-faim, comme mécanisme d’adaptation lorsqu’ils se trouvent dans un environnement stressant mais aussi comme un moyen de s’intégrer avec les autres coéquipiers (56% des hommes ont donné cette raison contre 73% des femmes).

Des impacts négatifs sur la santé

Le rapport met en lumière les effets négatifs de l’ingestion de snus sur la santé. Les auteurs de l’étude expliquent que la consommation des sachets augmente le risque de maladies cardiovasculaire et de cancer de l'œsophage et du pancréas. La consommation de snus est également soupçonnée de provoquer des lésions dans la bouche. Ces petits sachets de tabac se placent sous les lèvres au contact de la gencive, là où se trouvent de nombreux vaisseaux sanguins. Ainsi, la nicotine va être rapidement absorbée par le corps.

En novembre dernier, l’ancien international anglais Gary Lineker, avait raconté sa mauvaise expérience avec le snus. "Je me suis assis sur le lit, j'étais complètement nu, j'ai sorti ce truc de ma bouche et je l'ai jeté à la poubelle, en me demandant ce que c'était que ça. Je commence à transpirer, mais je suis gelé. (...) Je commence à me sentir nauséeux, mais je ne peux pas me lever car j'ai des vertiges. Finalement, je m'allonge sur le sol et je rampe jusqu'aux toilettes comme un serpent, en glissant, c'est la seule façon d'y arriver. Et juste avant d'arriver aux toilettes, je vomis partout, sur les parois de la douche, partout", avait-il confié au micro du podcast Rest is Football.

Malgré les nombreux effets néfastes sur la santé, il est difficile pour ces sportifs d’arrêter la consommation à cause de leur dépendance. Un membre du staff d’un club confie dans l’étude qu’un ancien joueur de PL et d'EFL se décrivait comme un gros utilisateur et lui avait dit qu’il lui était difficile d’arrêter sa consommation de snus. "J’aimerais arrêter mais je n’y arrive pas. Il y en a partout. Tous les autres joueurs en prennent. Quand je vais faire le plein de ma voiture, il y en a à la station service. C’est trop facile", avait-il expliqué.

Article original publié sur RMC Sport