Le premier emploi, un horizon qui s’éloigne

Manel Atrous, 24 ans, à la mission locale de Tourcoing, en avril.

Selon une étude sur la génération entrée sur le marché du travail en 2010, la période séparant la fin des études et l’embauche s’étire.

Plus d’un jeune sur cinq (22%) est sans emploi trois ans après avoir quitté l’école : jamais ce taux n’avait été aussi haut. La dernière enquête du Cereq (le Centre d’études et de recherches sur les qualifications) sur l’insertion des 700 000 jeunes ayant quitté le système éducatif en 2010 - «la génération 2010» - renvoie une image sombre des débuts dans la vie active. Les diplômés s’en sortent toujours mieux et l’écart avec les non-diplômés s’est même creusé. Mais pour tous, à des degrés divers, le risque du chômage s’aggrave et l’insertion se détériore. Si l’on compare avec la génération 2004 - sortie de formation cette année-là -, les jeunes de la génération 2010 ont en moyenne passé sept mois, soit un de plus, en recherche d’emploi au cours de leurs trois premières années de vie active.

Parmi eux, 12% ont eu une trajectoire «très éloignée de l’emploi» - ils ont passé moins de 10% de leur temps en emploi -, soit 4 points de plus que la génération 2004. Il faut dire qu’entre-temps la situation s’est dégradée : crise financière en 2008, crise des dettes souveraines en 2010 et baisse du nombre de contrats aidés. Autant de phénomènes dont les jeunes ont été les premières victimes.

En France, où le diplôme pèse particulièrement lourd, les non-diplômés se retrouvent plus pénalisés que jamais. Moins de la moitié (41%) ont un emploi au bout de trois ans - une chute de 16 points par rapport à la génération 2004 -, contre 81% des diplômés du «supérieur court» (jusqu’à bac +4) et 88% de ceux du «supérieur long» (bac +5 et au-delà). Pour expliquer cet écart, les experts du Cereq décrivent une «stratégie de repli» en temps de crise : «Les diplômés se replient sur des emplois de moindre qualification, des bacs pros vont prendre des emplois destinés aux non-diplômés, qui se retrouvent alors concurrencés par tous les autres.» La tendance affecte (...)

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