Pour la première fois, on peut reconstituer comment des Néandertaliens ont tué un lion des cavernes

Les anciennes espèces humaines ont été confrontées à de redoutables prédateurs, sans se laisser impressionner. Preuve est apportée que des Néandertaliens ont intentionnellement chassé le lion des cavernes pour en manger sa viande. Ils étaient aussi capables de lui retirer sa peau.

Pas évident d'être un humain au paléolithique ! La faune prédatrice abondait – ours, loups, lions, hyènes… – qui ne rechignait sans doute pas à croquer un gibier bipède peu rapide. Mais, inversement, ces prédateurs étaient autant de prises d’intérêt pour les hominines de l’époque, aussi bien pour leur chair que pour leur peau. Une publication récente a démontré que des Homo heidelbergensis qui vivaient il y a 300.000 ans dans l’Allemagne actuelle s’étaient attaqués à un ours des cavernes pour lui retirer sa fourrure.

Une nouvelle publication dans Scientific Reports nous apprend aujourd’hui qu'il y a 48.000 ans, sur le site allemand de Siegsdorf, des Néandertaliens auraient porté un coup fatal à un lion des cavernes pour le manger. Un autre site allemand, celui d’Einhornhöhle, apporterait également la preuve de l’utilisation d’une peau de lion par des Néandertaliens il y a 190.000 ans. Il s’agit là de nouveaux éléments venant confirmer la complexité du comportement des cousins d'Homo sapiens, dont on mesure peu à peu la singulière technicité.

Pour la première fois, on peut reconstituer comment des Néandertaliens ont tué un lion des cavernes

Localisé en Bavière dans le sud-est de l’Allemagne, le site de Siegsdorf date du Paléolithique moyen (de -300.000 à -40.000 avant notre ère). Découvert en 1975, il a livré un squelette partiel de lion des cavernes (Panthera spelæa) portant des marques de découpe. Jusqu’à son extinction à la fin du Pléistocène, il y a 12.500 ans, le félin se situait tout en haut de la chaîne de prédation. On connaît assez bien le rôle qu’il a pu jouer pour les groupes d’Homo sapiens du paléolithique supérieur en Europe, car ces derniers l’ont représenté à foison sur les parois des grottes ; ils l’ont aussi sculpté dans l’ivoire, utilisé ses dents en guise d’ornements et même sa peau, comme le prouve la mise au jour de neuf phalanges distales (celles qui se trouvent à l'extrémité du doigt) portant des marques de coupe dans la grotte de La Garma en [...]

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