Pratiques commerciales des influenceurs : la répression des fraudes a épinglé des dizaines d’« anomalies »

En se penchant sur les pratiques commerciales des influenceurs, les services de la répression des fraudes ont épinglé des dizaines d’« anomalies ».
Kilito Chan / Getty Images En se penchant sur les pratiques commerciales des influenceurs, les services de la répression des fraudes ont épinglé des dizaines d’« anomalies ».

FRAUDES Les règles de promotion commerciale n’étaient clairement pas suivies par certains. « Près de la moitié » de 310 influenceurs contrôlés en 2022 et 2023 par les services de la répression des fraudes présentaient des « anomalies concernant l’affichage de l’intention commerciale de leurs publications, des allégations trompeuses sur certains produits ou la promotion de produits ou services interdits », a indiqué la DGCCRF, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, ce mercredi 3 avril.

Les influenceurs sont de plus en plus transparents sur la publicité et les partenariats, selon cette étude

Candidats de téléréalité, influenceurs mode, beauté ou « lifestyle », influenceurs dans la restauration ou le sport, créateurs de contenus humoristiques, streamers de jeux vidéo : nombreux sont ceux qui ne respectent pas les règles de la publicité en ligne.

Des promotions pour des pratiques dangereuses et illicites

Parmi ces anomalies, on retrouve, par exemple, « la mise en œuvre de pratiques commerciales trompeuses consistant à ne pas indiquer le caractère commercial de leurs publications, ou à ne pas identifier clairement la personne pour le compte de laquelle elles sont diffusées », détaille la DGCCRF.

Et ce n’est pas tout : il existe aussi d’autres faits encore plus graves comme celui « consistant à déclarer ou à donner l’impression que la vente d’un produit ou la fourniture d’un service est licite alors qu’elle ne l’est pas » indique le communiqué. La DGCCRF cite, par exemple, le cas d’injections d’acide hyaluronique par une esthéticienne ne disposant pas de la qualité de médecin, ou encore la vente de produits contrefaits ou dangereux et interdits à la vente.

Certains influenceurs affirment même « faussement qu’un produit est de nature à guérir des maladies », en faisant la promotion de « compléments alimentaires qui soigneraient certains cancers ». Ainsi, en touchant au domaine de la santé et des pratiques illicites, certains influenceurs mettent donc en danger la santé de leurs abonnés mais aussi leurs argents.

Un renforcement des contrôles en 2024

D’autres font la publicité pour des jeux de services illégaux, comme ceux qui « augmentent les chances de gagner aux jeux d’argent et de hasard » avec, par exemple, « la promotion d’un abonnement pour des conseils en paris sportifs, en alléguant des gains importants et faciles ».

Au cours de deux ans d’enquêtes, où la DGCCRF a contrôlé 310 personnalités publiques, « 35 avertissements ont été adressés aux influenceurs pour lesquels les manquements étaient ponctuels. Pour les pratiques les plus graves et délibérées, 81 injonctions de mise en conformité ont été adressées ainsi que 35 suites pénales » poursuit le communiqué.

La DGCCRF « constate qu’une majorité des influenceurs contrôlés se mettent en conformité ; néanmoins, les investigations se poursuivent auprès de ceux qui ne satisferaient pas à leur injonction », prévient-elle, avertissant qu’en 2024, elle renforcera ses contrôles.

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