Prêter allégeance au roi Charles III, et puis quoi encore ?

“Nous sommes TOUS invités à prêter allégeance au roi”, claironne le tabloïd Mail on Sunday, dimanche 30 avril. La demande, nichée au cœur de la liturgie prévue lors du couronnement de Charles III samedi 6 mai “est historique”, s’enthousiasme l’hebdomadaire conservateur et promonarchie.

“Cette initiative sans précédent va transformer la cérémonie en un ‘couronnement du peuple’, étant donné que, traditionnellement, seuls les membres de l’aristocratie étaient tenus de s’engager ainsi.”

Un haussement de sourcil collectif

Mais, loin de symboliser une modernisation de l’événement, l’idée de “rendre hommage au monarque” devant son poste de télévision a suscité un haussement de sourcil collectif, outre-Manche. “C’est la goutte d’eau, là”, s’agace Gaby Hinsliff dans les colonnes de The Guardian.

“Jusqu’à présent, il était possible de laisser le bla-bla autour de l’événement passer au-dessus de nos têtes si l’on n’était pas intéressé, comme c’est le cas d’une majorité de la population, si l’on en croit les sondages. Mais nous encourager à prêter allégeance ? On n’est plus au Moyen Âge !”

Si le palais de Buckingham s’est empressé ce week-end de souligner l’aspect facultatif de l’invitation à souhaiter “que le roi vive pour toujours”, le malaise transpire jusque dans les journaux fidèles à la monarchie. “C’est digne de la Corée du Nord, grince le chroniqueur Mick Hume, du Daily Mail. Mais, heureusement, nous n’irons pas en prison si nous refusons de le faire après deux trois bouteilles de rosé, au fond de notre jardin.”

Des émotions artificielles

Dans cette “ambiance générale qu’on pourrait qualifier d’apathie courtoise”, reprend Gaby Hinsliff, “la famille royale doit comprendre que si c’est un jour spécial pour Charles, la majorité d’entre nous ne ressent pas grand-chose”. Tenter par tous les moyens de “faire surgir des émotions” risque plutôt de “provoquer un sévère retour de bâton”, avertit la journaliste dans The Guardian, seul grand quotidien favorable à l’abolition de la monarchie.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :