Prêt bancaire russe: Marine Le Pen accuse Emmanuel Macron de "diffamation" et de "calomnie"
Une audition pour tenter de clôturer le sujet. Marine Le Pen a répondu ce mercredi après-midi aux questions de la commission d'enquête sur les ingérences étrangères. Dans le viseur: sa relation avec la Russie et un prêt contracté par le Rassemblement national en 2014, attaquées par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle en 2022.
"Ces accusations (de collision avec Moscou) ont été proférées par quelqu'un qui a mon sens n'avait pas la possibilité de le faire moralement: le président. Un candidat à la présidentielle doit toujours éviter de tomber dans la diffamation et la calomnie de ses adversaires politiques", a lancé la patronne des députés RN.
"Je ne signe pas un prêt avec Vladimir Poutine"
L'ancienne candidate à la présidentielle et Emmanuel Macron avaient croisé le fer lors du débat de l'entre-deux-tours en avril 2022. "Vous dépendez du pouvoir russe et vous dépendez de monsieur Poutine", avait déclaré le président candidat à sa réélection. "Vous ne parlez pas à d’autres dirigeants, vous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie", avait-il encore reproché à Marine Le Pen.
Face aux refus de l’intégralité des banques françaises lors de la campagne des régionales en 2014, le RN - qui s'appelait alors le Front national et était dirigé par Marine Le Pen - avait dû passer par une banque privée russe afin de se faire prêter neuf millions d’euros.
"Je signe un prêt avec une banque, je ne signe pas un prêt avec Vladimir Poutine", s'est encore justifiée l'élue du Pas-de-Calais au Palais-Bourbon.
"Rien de plus infamant pour une patriote"
Avant de lancer: "Si cela m'avait engagé à quoi que ce soit, je n'aurais pas signé" un prêt avec une banque russe.
Cette commission d'enquête lancée à l'initiative du député RN Jean-Philippe Tanguy a également permis à Marine Le Pen de revenir sur ses positions passées sur la Russie. Elle avait confié en 2011 son "admiration" pour Vladimir Poutine. Elle l'avait longuement rencontré en mars 2017.
Six jours après le début de la guerre en Ukraine, la députée avait jugé que le dirigeant russe avait "franchi la ligne rouge" sur BFMTV. "Il a violé la souveraineté de l'Ukraine, il a violé ses frontières. Il n'y a pas de discussion là-dessus", avait encore ajouté la quinquagénaire.
"Il n'y a rien de plus infamant pour une patriote que de se voir suspectée d'être influencée par une Nation étrangère", a encore fait savoir Marine Le Pen devant les députés, promettant une fois élue à l'Élysée "d'interdire les prêts étrangers".
Le Pen relance le sujet d'une "banque de la démocratie"
Lors de la dernière campagne présidentielle, Marine Le Pen a contracté un prêt auprès d'une banque hongroise, face "à la quasi-impossibilité de trouver des financements" auprès des établissements français. Depuis 2017, les partis politiques ne peuvent plus emprunter d'argent à des banques non européennes.
François Bayrou avait proposé en 2017 puis cinq ans plus tard de créer une "banque de la démocratie" qui permettrait aux partis de se financer de manière transparente sans passer par une banque privée.
"Moi, je crééerai cette banque de la démocratie. Vous pourrez venir m'en demander compte le moment venu", a encore assuré la dirigeante.