Présidentielle en Russie : Vladimir Poutine sans opposant, son rival Boris Nadejdine écarté

La candidature de Boris Nadejdine a été invalidée par la commission électorale qui laisse le champ libre au seul président russe.

Sa victoire faisait peu de doute. Mais la réélection de Vladimir Poutine est encore facilitée par la décision de la commission électorale. Elle a en effet rejeté la candidature de Boris Nadejdine, seul candidat anti-Poutine de ce scrutin. C’est l’adversaire du président russe qui l’a annoncé lui-même jeudi 8 février, une semaine après qu’il a déposé 105 000 signatures pourtant nécessaires pour se présenter.

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S’il annonce faire appel de la décision devant la Cour suprême, Boris Nadejdine a peu de chances de pouvoir être sur la ligne de départ en mars prochain. Le cinquième mandat de Vladimir Poutine est déjà en marche.

Pour justifier sa décision qu’elle n’a pas encore officialisée, la commission électorale estime que 15 % des signatures déposées par le candidat sont « erronées ». C’est ce qu’un groupe de travail avait indiqué lundi ce qui avait fait dire à Boris Nadejdine qu’il avait peu de chances d’aller au bout.

Quand le camp Poutine dédaigne Nadejdine

Ce vétéran discret de la vie politique a canalisé les espoirs des Russes opposés à la politique du Kremlin, en l’absence d’autres figures d’opposition plus connues qui sont toutes en exil ou en prison. « Participer à l’élection présidentielle de 2024 est la décision politique la plus importante de ma vie », a-t-il rappelé ce jeudi. « Des dizaines de millions de personnes allaient voter pour moi. Je suis en deuxième position derrière Poutine ! », a-t-il clamé devant la commission électorale.

Ancien député libéral à la carrière politique jusque-là discrète, Boris Nadejdine promet d’arrêter le « cauchemar » de l’offensive en Ukraine, de mettre fin à la « militarisation » de la Russie et libérer « tous les prisonniers politiques » comme l’opposant Alexeï Navalny détenu dans l’Arctique. Peu connu hors du minuscule milieu libéral, l’intéressé raconte s’être lancé en octobre parce qu’aucune figure anti-Poutine plus célèbre n’avait sauté le pas.

Le Kremlin n’a, lui, pas caché son dédain pour cet opposant. « On ne le considère pas comme un concurrent », avait lâché à la presse fin janvier Dmitri Peskov, porte-parole du président russe. Il ne le sera de toute façon pas.

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