Présidentielle : le parti Colorado conserve son emprise sur le Paraguay

“Le parti Colorado du Paraguay a démontré, une fois de plus, tout son pouvoir politique”, constate El País. “Au gouvernement depuis plus de sept décennies, il va rempiler pour cinq ans, après une victoire écrasante aux élections de dimanche”.

Faisant mentir les sondages qui annonçaient des résultats extrêmement serrés, l’économiste Santiago Peña, âgé de 44 ans, est arrivé très largement en tête du scrutin, avec près de 43 % des voix, contre 27,5 % à son rival de centre gauche Efraín Alegre, et près de 23 % au candidat antisystème Payo Cubas.

Après la publication des résultats officiels, le président élu “a promis d’en finir avec le fatalisme qui frappe de nombreux Paraguayens” et de “commencer à dessiner, dès demain, les contours du ’Paraguay que tout le monde attend’, écrit Infoabe. “Je lance un appel à l’unité et au consensus, le temps est venu de mettre de côté nos différences”, a-t-il déclaré.

Le Paraguay, pays enclavé de quelque 6,7 millions d’habitants, jouit d’une relative stabilité économique mais reste rongé par le narcotrafic, les inégalités (près du quart de la population vit dans la pauvreté) et une corruption endémique.

“Division interne”

Pour Folha de S. Paulo, le résultat de l’élection “est surtout une nouvelle démonstration de force de l’ancien président Horacio Cartes, l’homme le plus puissant du pays” : accusé récemment par les États-Unis de corruption, blanchiment d’argent et liens présumés avec des organisations terroristes, l’entrepreneur et ancien chef d’État (2013-2018) a néanmoins “réussi à faire élire son poulain”.

Les casseroles de son mentor, dont il fut ministre de l’Économie, n’ont donc pas empêché Sanitago Peña de s’imposer, pas plus que “la division interne au sein du parti Colorado et les critiques lancées contre le gouvernement sortant” du président Mario Abdo Benítez, membre lui aussi du parti Colorado mais ennemi juré de Horacio Cartes, remarque Última Hora.

El País souligne que le parti Colorado “a su s’adapter à tous les changements politiques. Il fut le parti d’Alfredo Stroessner pendant les 35 années de sa dictature, avant de réussir à prendre les rênes de la transition démocratique, à partir de 1989”.

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