Présidentielle: Jean-Luc Mélenchon "très satisfait" de Yannick Jadot (enfin presque)

Jean-Luc Melenchon photographié avant son débat face à Éric Zemmour le 23 septembre (illustration).  (Photo: via Associated Press)
Jean-Luc Melenchon photographié avant son débat face à Éric Zemmour le 23 septembre (illustration). (Photo: via Associated Press)

POLITIQUE - Complimenter un concurrent tout en soulignant ses défauts est un exercice délicat dans lequel Jean-Luc Mélenchon semble exceller. Alors que la campagne présidentielle s’accélère et que, pour le moment, personne à gauche n’arrive à décoller véritablement, le chef de file de la France insoumise a livré une interview au Figaro, durant laquelle il a été interrogé (entre autres) sur la concurrence qu’il avait sur ce côté de l’échiquier politique.

Et le député des Bouches-du-Rhône l’assure, le candidat écologiste, Yannick Jadot, ne fait pas partie de ses concurrents directs. Au contraire, il le considère même comme un allié. “Je suis très satisfait de lui parce qu’il a élargi le champ de nos idées, sur la planification écologique, sur le protectionnisme… Il avance bien”, applaudit Jean-Luc Mélenchon ce vendredi 12 novembre, avant d’exposer une nuance de taille: “il ne lui reste plus qu’à se rendre compte que sa politique n’est pas compatible avec les traités européens”.

Une manière de souligner que le candidat EELV, qui juge l’écologie compatible avec l’économie de marché (à la condition qu’elle soit “régulée”), n’est pas dans un projet de rupture, à l’inverse du chef de file des insoumis. Comme si l’eurodéputé écologiste, membre d’une famille politique qui prône le fédéralisme à l’échelle européenne, n’avait pas poussé la réflexion jusqu’à son terme. Il y a quelques jours, Jean-Luc Mélenchon avait d’ailleurs souligné que Yannick Jadot n’était pas “tout à fait au bout du chemin” pour réellement converger avec le projet insoumis. Pour autant, le vainqueur de la primaire écolo est le seul à gauche qui s’attire des compliments (certes limités) de sa part.

Montebourg et son idée “d’extrême droite”

Dans cette même interview, Jean-Luc Mélenchon tire à boulets rouges sur Arnaud Montebourg, qui a récemment proposé (avant de rétropédaler) de bloquer les transferts d’argent vers les pays refusant de rapatrier leurs ressortissants clandestins.

“Cette proposition d’Arnaud Montebourg vient de l’extrême droite. Elle est absurde. Les transferts de fonds privés représentent la première aide et la plus efficace apportée dans les pays car elle ne tombe pas dans les mains de la corruption”, a taclé l’élu provençal. Quant au PS, pris au piège selon lui par “le logiciel de la social-démocratie” qu’il juge “mort”, Jean-Luc Mélenchon dénonce ses “gesticulations agressives”, au sujet notamment d’une vision “extrêmement étroite” de la laïcité.

À voir également sur Le HuffPost: Le plaidoyer de Mélenchon pour les urnes (et contre ceux qui ne votent pas)

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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