Présidentielle au Brésil : Jair Bolsonaro, le coup d'éclat permanent

Jair Bolsonaro où l'homme du coup d'éclat permanent. Avant d'arriver au pouvoir à Brasilia en 2018, le député d'extrême droite était déjà connu du grand public pour ses déclarations enflammées et ses insultes à l'encontre de ses opposants.

En 2016 devant des millions de téléspectateurs, ils vote bruyamment la destitution de Dilma Rousseff. "Pour le Brésil au-dessus de tout et pour Dieu au-dessus de tous, mon vote est oui !", s'exclame-t-il.

Des mots qui deviendront le slogan de sa campagne de 2018 marquée par le coup de couteau reçu par le candidat lors d'un bain de foule. Un geste qui lui aura finalement bénéficié dans les sondages.

Soutenu par les églises évangéliques, Jair Bolsonaro remporte largement le second tour de l'élection présidentielle avec 55% des voix face au candidat du Parti des travailleurs, Fernando Haddad. Le début d'un virage radical à droite.

A peine arrivé, il signe un décret assouplissant la possession d'armes à feu. Une position qu'il avait déjà défendue lors de la campagne. "Une arme, défend plus que notre vie, elle défend notre liberté", avait-il estimé provocateur dans un pays malade de la violence par armes à feu. Entre 2019 et 2022, le nombre de licences accordées pour port d'armes est passé de 120 000 à 700 000.

Sur le plan économique, Jair Bolsonaro applique des recettes néolibérales dictées par Paulo Guedes, chantre brésilien de la dérégulation et encore ministre des Finances aujourd'hui. Il favorise les industries d'extraction et l'agriculture intensive au détriment de la forêt amazonienne.

"C'est une erreur de dire que l'Amazonie est le patrimoine de l'humanité, et une idée fausse confirmée par les scientifiques de penser que notre forêt amazonienne est le poumon du monde", a-t-il ainsi lancé, bravache, à la tribune de l'ONU quelques mois après sa prise de fonction.

Le mandat de Jair Bolsonaro est également marqué par sa gestion chaotique de la pandémie de Covid-19, un virus bénin selon lui. "Après le coup de poignard, ce n'est pas une petite grippe qui va m'assommer".

Une petite grippe qui a finalement tué 686 000 personnes au Brésil. Seuls les Etats-Unis ont connu un bilan plus meurtrier.

Aujourd'hui, le nom de Bolsonaro divise comme personne la société brésilienne. Le président a ses fans inconditionnels qui voit en lui le défenseur des valeurs traditionnels et des "gens simples". Son mandat restera comme une borne dans l'histoire du Brésil. Un pays aujourd'hui à la croisée des chemins.