Présidentielle américaine: un sondage donne Biden largement vainqueur face à Trump

Donald Trump est-il plus affaibli et esseulé que jamais? Alors que les États-Unis connaissent une période de tensions extrêmes, deux semaines après la mort lors d'une interpellation policière de George Floyd, cet Afro-américain de 46 ans originaire de Minneapolis, les regards se tournent de plus en plus vers l'actuel président des États-Unis.

Et la situation ne semble pas s'améliorer pour l'ancien magnat de l'immobilier. Après avoir demandé à plusieurs reprises aux gouverneurs démocrates de faire revenir l'ordre après de nombreuses émeutes, ce dernier avait également menacé de faire intervenir l'armée. Une idée qui a fait des remous, y compris chez ses proches collaborateurs.

Ainsi, l'actuel secrétaire à la défense américain, Mark Esper, s'est opposé à cette hypothèse, et son prédécesseur à ce poste, Jim Mattis, a tout simplement reproché au président de diviser le pays avec ses multiples déclarations. En outre, plusieurs cadres du parti Républicain, dont George Bush et Mitt Romney, ont annoncé qu'ils ne voteraient pas pour Trump.

L'écart entre Biden et Trump se creuse

De fait, cette situation de défiance extrême trouve un écho dans les sondages nationaux, à quelques semaines de la présidentielle du 3 novembre. Dans une dernière enquête d'opinion de CNN portant sur 1259 adultes, l'écart entre l'actuel élu et son principal adversaire, le démocrate Joe Biden, n'a jamais été aussi grand. Si l'élection devait se tenir ce jour, ce dernier l'emporterait en effet avec 55% des suffrages, contre seulement 41 pour Trump.

En réalité, le fossé qui sépare les deux hommes, 14 points, semble de plus en plus se creuser. Selon le site Real Clear Politics, qui recense les dernières enquêtes à ce sujet, la tendance est visible. Selon un sondage Emerson du début du mois, Biden l'emportait avec 6 points d'avance, alors que selon une étude réalisée pour NBC News fin mai, l'écart montait déjà à 7 points.

Les motifs de griefs contre Donald Trump semblent d'ailleurs nombreux. Selon le sondage de CNN, plus de 8 Américains sur 10 estiment que les manifestations qui émaillent le pays depuis la mort de George Floyd sont justifiées. Mais là ou le bât blesse pour l'actuel président, semble être sa réaction face à la crise. Ainsi, 65% des sondés estiment que ses prises de paroles récentes ont été plus "nuisibles" qu'utiles.

De manière plus générale, ils sont 57% à désapprouver la politique de l'actuel président, contre seulement 38% qui se disent d'accord avec son action. Comme le souligne le Daily Beast, Jimmy Carter et George HW Bush étaient dans les mêmes tendances lors de leur premier mandat. Ils n'avaient tous deux pas été réélus.

Les sondages pessimistes

De manière locale aussi, la confiance envers Donald Trump semble peu à peu s'éroder. Au Texas, qui pourtant depuis de longues années est un État traditionnellement pro-Républicain, les dernières enquêtes soulignent un changement de tendance.

Selon un sondage réalisé par l'université de Quinnipiac, l'écart serait plus que ténu entre les deux hommes puisqu'à l'heure actuelle, Trump l'emporterait d'un petit point face à Biden (44 contre 43%). Pour autant, les résultats varient en fonction des enquêtes et de manière générale, l'actuel président semble garder les faveurs texanes.

A l'approche du scrutin national, il semble également important de garder un œil sur les swing state, ces fameux États-charnière qui peuvent faire basculer l'élection. Ainsi, en Floride, l'ensemble des voyants semblent eu vert pour Joe Biden qui, depuis plusieurs semaines, semble parti pour remporter l'État. Selon une dernière enquête de CNBC, le candidat démocrate l'emporterait avec 3,4 points d'avance.

En ce qui concerne le Michigan, État crucial pour sa forte population Afro-américaine, le tendance semble la même. Selon une dernière enquête réalisée par EPIC/MRA, Joe Biden aurait doublé son avance sur Donald Trump dans cet État du nord du pays et caracolerait à l'heure actuelle avec 12 points d'avance sur l'actuel homme fort de la Maison-Blanche.

Trump contre le Monde

Pour autant, la photographie actuelle du paysage politique américain, forcément influencée par le contexte social, ne peut être considérée comme définitive. En 2016, avant l'élection présidentielle, Donald Trump avait été annoncé comme perdant par plusieurs sondages pour au final accéder au pouvoir. Quelques semaines plus tard, le pays se posait d'ailleurs la question de la faillite des médias et des instituts de sondage.

A un peu moins de 150 jours du vote, de nombreuses données peuvent encore être modifiées. De manière surprenante, malgré la crise sanitaire actuelle, le nombre de chômeurs indemnisés a baissé sur l'ensemble du pays, avait estimé le département du Travail. Une variable capitale, qui sera utilisée par l'actuel président à l'heure du bilan.

Le début d'année a d'ailleurs été mouvementé pour Trump. De manière symétrique avec la date butoir, les 150 premiers jours ont consisté, pour ce dernier, en une tentative de procès en impeachement finalement avortée, des tensions avec l'Iran en janvier passé, la crise du coronavirus et finalement l'affaire George Floyd et son cortège d'accusations de violences policières.

Malgré cela, Donald Trump semble garder le soutien de sa base républicaine, une réserve de voix qui, à l'échelle nationale, peut s'élèver à 35%.


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Article original publié sur BFMTV.com