Présidentielle américaine : Nikki Haley, seule face à Trump, a 48h pour convaincre

Donald Trump et Nikki Haley sont désormais les seuls candidats pour l’investiture du parti républicain à la présidentielle américaine 2024.
EDUARDO MUNOZ ALVAREZ, CHRISTIAN MONTERROSA / AFP Donald Trump et Nikki Haley sont désormais les seuls candidats pour l’investiture du parti républicain à la présidentielle américaine 2024.

ÉTATS-UNIS - L’annonce l’a galvanisée. Peu après l’abandon du gouverneur de Floride Ron DeSantis dans la course à l’investiture républicaine ce dimanche 21 janvier, l’ancienne ambassadrice à l’ONU Nikki Haley s’est montrée plus que jamais combattante. Si c’est désormais un duel qui l’oppose à l’ancien président Donald Trump, il ne lui reste toutefois que peu de temps pour convaincre.

Ron DeSantis se retire de la course à l’investiture républicaine, il soutiendra Trump

À Seabrook, dans le New Hampshire, qui sera le prochain État à voter pour les primaires mardi 23 janvier, Nikki Haley a congratulé son ancien rival : « Il a fait une belle campagne, il a été un bon gouverneur et nous lui souhaitons le meilleur ». Des mots à mille lieues de ceux prononcés ces dernières semaines, quand les deux candidats menaient une bataille féroce pour la deuxième place.

Car si Donald Trump domine largement les sondages, Haley et DeSantis se sont durement battus pour être l’alternative face au président inculpé dans plusieurs affaires judiciaires. Et surprise dans l’Iowa, premier État à voter lundi 15 janvier : alors que Nikki Haley avait le vent en poupe dans les sondages, elle est arrivée en troisième position avec 19 % des voix contre 21 % pour DeSantis et plus de 50 % pour Trump.

« Que la meilleure femme gagne ! »

Sauf que Ron DeSantis, un temps vu comme le seul à pouvoir battre l’ancien président, a mené une campagne catastrophique ultraconservatrice qui n’a jamais décollé. Conscient de n’avoir aucune chance, il abandonne la course avant même la primaire New Hampshire où il était crédité de moins de 10 % des voix.

Une aubaine pour Nikki Haley, qui a toujours rêvé du duel contre Trump. « Il y avait 14 personnes dans cette course. Il y avait beaucoup d’hommes, tous les hommes ont abandonné sauf (Trump) », a clamé l’ex-gouverneure de Caroline du Sud devant ses supporters. Elle oublie Ryan Binkley, candidat invisible qui n’a aucune chance de remporter l’investiture mais qui est officiellement toujours en lice. Elle poursuit : « Maintenant, il reste un homme et une femme. Que voulez-vous ? Vous voulez la même chose ou vous voulez quelque chose de nouveau ? (...) Que la meilleure gagne ! »

Mais à 48 heures de la primaire dans le New Hampshire, le défi s’annonce difficile. La victoire sans partage de Donald Trump dans l’Iowa l’a revigoré. Alors que Nikki Haley se rapprochait de plus en plus du magnat de l’immobilier, la machine se grippe. D’après un sondage de l’Université de Suffolk/NBC10 Boston paru ce dimanche, Trump a gagné deux points par rapport à la veille. Il est désormais crédité de 55 % des intentions de vote, contre 36 % pour Haley qui stagne.

Les yeux sur la Caroline du Sud

Le site agrégateur de sondages FiveThirtyEight montre également que si Nikki Haley a connu une belle remontada depuis cet été, et encore plus depuis le début du mois de janvier, elle reste encore loin de son rival. Et ça ne devrait pas s’arranger puisqu’après son départ DeSantis a appelé à voter pour l’ancien président. Reste un espoir : conquérir les électeurs anti-Trump du gouverneur de Floride... Mais combien sont-ils ?

Sondage pour la primaire dans le New Hampshire, au 21 janvier 2024.
FiveTirthyEight Sondage pour la primaire dans le New Hampshire, au 21 janvier 2024.

L’abandon de DeSantis, « c’est vraiment un boost pour Haley. Elle l’a prédit il y a deux semaines, et elle a une formidable opportunité maintenant que tous les éléments perturbateurs ne sont plus là », veut croire le représentant républicain Chris Wooten, interrogé par NBC. Le sénateur Tom Davis explique à la même chaîne que Nikki Haley va désormais pouvoir vraiment se différencier de celui qui l’avait nommée à l’ONU. Il estime aussi que la primaire en Caroline du Sud du 24 février va servir de « référendum » pour le parti républicain.

Depuis le début de sa campagne, Nikki Haley a en effet les yeux sur l’État qu’elle a dirigé entre 2011 et 2017, dans l’espoir d’un nouveau sursaut qui lui permettrait enfin de déposer Donald Trump. À ce stade, l’effort semble vain au regard de l’avance considérable du milliardaire (60 % d’intentions de vote contre 28 %).

Avant d’arrivée en Caroline du Sud, encore faut-il faire un score honorable dans le New Hampshire qui lui permette de rester dans la course. Nikki Haley n’a, en tout cas, pas l’intention de baisser les bras : « Nous avons deux jours avant que le New Hampshire vote. Nous allons nous battre jusqu’au bout, jusqu’à la dernière seconde. »

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