Présidentielle américaine : Joe Biden remporte très facilement la primaire de Caroline du Sud

Devant son épouse Jill et la vice-présidente Kamala Harris, Joe Biden s’est exprimé à son QG de campagne de Wilmington, dans le Delaware, en marge de la primaire qu’il a largement remportée en Caroline du Sud. Une simple formalité censée donner du souffle à sa tentative de rester à la Maison Blanche.
ROBERTO SCHMIDT / AFP Devant son épouse Jill et la vice-présidente Kamala Harris, Joe Biden s’est exprimé à son QG de campagne de Wilmington, dans le Delaware, en marge de la primaire qu’il a largement remportée en Caroline du Sud. Une simple formalité censée donner du souffle à sa tentative de rester à la Maison Blanche.

ÉTATS-UNIS - L’essentiel n’était pas la victoire, mais de savoir s’il allait parvenir à donner un souffle à sa campagne. Le président des États-Unis Joe Biden a remporté haut la main, ce samedi 3 février, son premier test électoral dans sa quête d’un second mandat à la Maison Blanche, lors de la primaire démocrate en Caroline du Sud. Un vote dont le chef de l’État américain espère qu’il posera les bases d’une nouvelle victoire en novembre, très probablement contre Donald Trump.

Au cours d’un scrutin dont l’issue n’a jamais fait de doute, les chaînes d’information en continu donnant constamment Joe Biden au-delà des 90 % des suffrages au fur et à mesure du dépouillage, le locataire de la Maison Blanche, qui comptait sur un important électorat noir dans cet État conservateur du sud des États-Unis, a remporté la primaire avec plus de 96,4 %, selon les derniers résultats officiels communiqués en date. Une très large victoire donc, face à deux autres candidats quasi inconnus du grand public, qui lui a fait dire qu’il était confiant dans sa capacité à battre « une nouvelle fois » Donald Trump en novembre.

Sur les traces d’une victoire cruciale en 2020

Le président américain, qui se trouvait lui-même en Californie samedi soir avant de se rendre dans le Nevada dimanche en vue de la prochaine primaire, organisée mardi dans cet État, a ainsi déclaré : « En 2024, les habitants de la Caroline du Sud se sont à nouveau exprimés et je n’ai aucun doute sur le fait que vous nous avez mis sur la voie d’une nouvelle victoire à la présidence et d’une nouvelle défaite de Donald Trump », a-t-il dit dans un communiqué. « Les enjeux de cette élection ne pourraient être plus élevés. Des voix extrêmes et dangereuses sont à l’œuvre dans le pays, menées par Donald Trump », a-t-il complété.

Lors de ce premier vote officiel dans sa course à l’investiture démocrate (il l’avait emporté dans le New Hampshire mais ne figurait pas sur les bulletins en raison d’une brouille interne que nous vous racontions ici), que Joe Biden est quasiment assuré de remporter, c’est surtout le taux de participation, particulièrement dans l’électorat afro-américain, qui devait être scruté. En 2020, les Afro-américains de Caroline du Sud, nombreux en proportion de la population de cet ancien état esclavagiste du sud-est, avaient permis à Joe Biden de sauver sa campagne lors de la primaire, l’aidant à s’ouvrir un chemin vers la Maison Blanche.

Cette fois, face au président de 81 ans, se trouvait notamment un élu du Minnesota peu connu, Dean Phillips, héritier d’une riche société de crèmes glacées, et Marianne Williamson, auteure de best-sellers sur le développement personnel. Les deux n’ont guère dépassé samedi les 2 % des voix.

Samedi, Joe Biden a fait une apparition à son QG de campagne à Wilmington, dans son État du Delaware, assurant qu’il était « en mission », avant de partir faire campagne en Californie et dans le Nevada. « Ce n’est pas seulement une campagne. C’est plutôt une mission. Pour le bien de ce pays, on ne doit pas perdre (...) Et je le dis du fond du cœur. Il ne s’agit pas de moi, cela va bien au-delà de ma personne », a-t-il insisté.

Le combat sera autrement plus acharné chez les républicains

Si l’électorat noir aux États-Unis penche traditionnellement côté démocrate, plusieurs sondages récents montrent que son soutien envers Joe Biden s’effrite, en particulier chez les jeunes, qui estiment n’avoir pas été assez entendus lors de son mandat. Selon un sondage New York Times/Siena réalisé en novembre, 71 % des électeurs noirs dans six États clés soutiennent Joe Biden - contre 91 % lors de l’élection de 2020 - et 22 % voteraient en faveur de Donald Trump.

Même si la Caroline du Sud devrait rester aux mains des républicains lors de la présidentielle de novembre, comme c’est le cas depuis 1980, le président a clairement indiqué qu’il considérait cet État comme un test important. Il s’y est d’ailleurs déjà rendu à deux reprises depuis le début de l’année.

D’autant que cela sert sa stratégie de montrer la menace pour la démocratie que constitue, selon lui, le milliardaire américain. « En aparté, les dirigeants étrangers me disent l’un après l’autre : Tu dois gagner », a-t-il d’ailleurs encore glissé ce samedi à Wilmington.

En Caroline du Sud, la primaire républicaine, fin février, promet d’être plus spectaculaire que celle des démocrates car Donald Trump tentera d’y porter un coup fatal à l’ancienne gouverneure de cet État, Nikki Haley. Une femme que l’ancien président avait nommée aux Nations Unies lors de son passage à la Maison Blanche, et qui est désormais la dernière en lice pour tenter de lui faire barrage.

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