Présidentielle américaine: les grands électeurs sont-ils obligés de voter pour leur candidat désigné?

Joe Biden à Wilmington, dans le Delaware, et le président Donald Trump à la Maison Blanche, s'expriment lors de la nuit électorale du 3 au 4 novembre 2020  - ANGELA  WEISS, MANDEL NGAN © 2019 AFP
Joe Biden à Wilmington, dans le Delaware, et le président Donald Trump à la Maison Blanche, s'expriment lors de la nuit électorale du 3 au 4 novembre 2020 - ANGELA WEISS, MANDEL NGAN © 2019 AFP

Qui sera le 46e président des États-Unis? Alors que les deux candidats en lice dans la course à la Maison blanche sont au coude-à-coude ce mercredi et que les résultats sont serrés, chaque camp compte précieusement le nombre de grands électeurs acquis à l'issue du scrutin.

270 grands électeurs pour être élu

Car dans le système électoral américain, le président est élu au suffrage universel indirect. Ce qui signifie que les électeurs votent, État par État (50 au total), pour des grands électeurs. Et c'est le collège électoral qui désigne in fine le président.

Pour être élu, un candidat doit obtenir au moins 270 - la majorité plus un - des 538 grands électeurs. Ce mercredi, le camp républicain du président sortant Donald Trump en comptait ainsi 213, en léger retard face au camp démocrate de Joe Biden, qui en cumulait 237.

Le risque de "faithless elector"

Mais un grand électeur est-il obligé de respecter le vote de ses électeurs? Quelque 33 États ainsi que le District de Columbia sont dotés de lois qui les y contraignent, soit par le biais d'une amende, l'annulation du vote ou encore le remplacement du grand électeur, rappelle Le Monde. L'objectif est d'éviter le cas d'un "faithless elector", ou "grand électeur déloyal" en français.

Car si ces trahisons sont exceptionnelles, comme le pointait déjà BFMTV il y a quatre ans, elles ne sont pas non plus impossibles. En 2016, sept grands électeurs avaient ainsi rejeté le résultat des urnes dans leur État et voté pour un autre candidat, se souvient Radio Canada. Au total, il est arrivé à 180 reprises dans l'histoire du pays que le vote populaire ne soit pas respecté par les grands électeurs.

L'avis de la cour suprême

Au mois de juillet dernier, la cour suprême américaine a ainsi confirmé qu'un État avait bel et bien le droit d'obliger ses grands électeurs à respecter le vote populaire et de les sanctionner dans le cas contraire.

"Le texte de la Constitution et l'Histoire de la nation permettent tous deux à un État de faire respecter l'engagement d'un grand électeur de soutenir le candidat à la présidence de son parti ainsi que le choix des électeurs de l'État", écrivait ainsi une juge de la cour suprême.

Article original publié sur BFMTV.com