Présidentielle américaine : DeSantis n’a pas épargné Trump au débat des républicains et ce n’est pas anodin

Au deuxième débat organisé entre les candidats à la primaire républicaine, le gouverneur de Floride s’en est pris pour la première fois à Donald Trump, qui a encore une fois snobé le rendez-vous.

Ron DeSantis s’en est pris à Donald Trump lors du deuxième débat républicain à la primaire, le 27 septembre 2023. A gauche, Nikki Haley, à droit Vivek Ramaswamy.
Bloomberg / Bloomberg via Getty Images Ron DeSantis s’en est pris à Donald Trump lors du deuxième débat républicain à la primaire, le 27 septembre 2023. A gauche, Nikki Haley, à droit Vivek Ramaswamy.

ÉTATS-UNIS - Ron DeSantis change-t-il de stratégie ? Un temps vu comme celui qui pouvait challenger Donald Trump à la primaire républicaine pour l’élection présidentielle de 2024, le gouverneur de Floride dégringole dans les sondages depuis plusieurs mois. Mais lors du deuxième débat entre les candidats du parti Républicain mercredi 27 septembre, Ron DeSantis a voulu s’imposer en attaquant son rival. Et ce n’est pas anodin.

Pour tous les candidats à la primaire républicaine, le défi est de suffisamment critiquer Donald Trump, inculpé dans plusieurs affaires, sans s’aliéner sa base qui lui est extrêmement fidèle. Alors que plusieurs candidats, en particulier Chris Christie, attaquent sans vergogne l’ancien président, Ron DeSantis s’est toujours retenu de le critiquer personnellement.

Une situation ubuesque, puisque Donald Trump n’a jamais manqué d’insulter le gouverneur de Floride, son ancien poulain qu’il voit comme un traître. Sa stratégie s’avère la plus payante : il domine de plus de 40 points Ron DeSantis (et ses autres concurrents) dans les sondages, et l’écart ne cesse de s’agrandir.

« Il devrait être là »

Mercredi soir, la campagne de Ron DeSantis semble avoir pris un nouveau tournant. Contrairement au premier débat du 23 août, il a attaqué frontalement le milliardaire dès le début de la soirée. « Donald Trump est missing in action [terme utilisé dans l’armée pour parler de la disparition d’un soldat, NDLR] », a balancé le gouverneur du Sunshine State dès sa première prise de parole.

Le septuagénaire a en effet décidé, encore une fois, de snober le débat au vu de sa large avance dans les sondages. « Il devrait être sur cette scène ce soir. Il doit expliquer devant vous pourquoi il a ajouté 7,8 milliards de dollars de dette, ce qui a contribué à l’inflation que nous observons maintenant », a-t-il ajouté. Ses commentaires, rapporte le HuffPost US, ont été applaudis par le public.

Nos confrères précisent que pendant le débat, un puissant comité de soutien (« Super Pac ») à Ron DeSantis a aussi envoyé un mail d’attaque contre l’ancien locataire de la Maison Blanche. « Trump est trop faible et trop apeuré de débattre avec Ron DeSantis », se moquent les partisans du gouverneur.

« Donald, je sais que tu nous regardes »

« Trump attaque DeSantis tous les jours dans des mails et sur les réseaux sociaux, mais il a trop peur de le faire en personne pendant les soirées de débat parce qu’il sait qu’il ne peut pas défendre son bilan sur le Covid, Fauci [ancien conseiller santé et Covid de Donald Trump, NDLR], les dépenses et la dette », est-il encore écrit dans ce mail.

Pendant la soirée, les sept autres candidats présents (les 5 autres, sans compter Trump, n’ont pas été qualifiés) s’en sont également pris plus ou moins directement à celui qui domine les intentions de vote. « Donald, je sais que tu nous regardes », a par exemple lancé l’ex-gouverneur du New Jersey Chris Christie en pointant son doigt vers la caméra. « Tu n’es pas là ce soir, pas à cause des sondages, pas à cause de tes inculpations, mais parce que tu as peur », a-t-il assuré, surnommant Trump « Donald Duck » tout au long de la soirée (« to duck » signifie aussi « esquiver » en anglais).

Le milliardaire républicain se projette déjà pour sa part dans un possible remake de l’élection de 2020, consacrant l’immense majorité de ses attaques à Joe Biden, président octogénaire candidat à sa réélection. Il reste encore un peu plus d’un an avant l’élection, qui aura lieu le 5 novembre.

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