Présidentielle américaine : en Caroline du Sud, Biden en quête d’un nouveau souffle pour concurrencer Trump

Joe Biden, ici photographié dans le Michigan le 1er févfrier  lors d’une prise de parole de campagne face à des travailleurs américains.
MANDEL NGAN / AFP Joe Biden, ici photographié dans le Michigan le 1er févfrier lors d’une prise de parole de campagne face à des travailleurs américains.

ÉTATS-UNIS - Premier gros test électoral pour le président américain avant novembre. Confronté à une actualité internationale brûlante, Joe Biden va devoir réorienter ses priorités sur les élections américaines 2024. Ce samedi 3 février, l’acteur président des États-Unis est attendu au tournant lors des primaires démocrates de Caroline du Sud. Le moment idéal pour impulser une nouvelle dynamique face à un Donald Trump en promenade de santé côté républicain.

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Sauf énorme surprise ce samedi, Joe Biden devrait s’en tirer sans trop de problèmes lors de ce premier vote dans la course à l’investiture de son parti. Toutefois, le taux de participation sera scruté de près dans cet état du sud-est des États-Unis, où l’électoral afro-américain avait été crucial lors de la primaire démocrate de 2020.

Mais cette fois, l’équation pourrait être légèrement différente : plusieurs récents sondages montrent que le soutien de l’électorat noir pour Joe Biden s’effrite. Notamment chez les jeunes, déçus du mandat actuel du 46e président américain.

La Caroline du Sud, fief républicain

Bien que crucial, ce premier vote démocrate ne devrait pas changer grand choses aux affaires de la Caroline du Sud, État aux mains des républicains depuis 1980.

Et ça, Joe Biden en est bien conscient. Raison pour laquelle il fait de cet État un lieu clé de sa campagne. Au point de s’y être rendu à deux reprises depuis le début de l’année 2024 et d’avoir envoyé sa vice-présidente Kamala Harris dès vendredi pour une réunion publique sur place.

« En Caroline du Sud, vous allez avoir la première primaire du pays et le président Biden comme moi-même, nous comptons sur vous », a lancé Kamala Harris vendredi à Orangeburg. La première femme noire vice-présidente de l’histoire des États-Unis en a profité pour attaquer Donald Trump sur le terrain du racisme lors d’un discours enflammé.

« Pendant des années, l’ancien président a attisé les feux de la haine, du sectarisme, du racisme et de la xénophobie pour son propre pouvoir et par intérêt politique personnel », a-t-elle lancé. Un message relayé par l’influent élu démocrate noir Jim Clyburn, dont le soutien avait contribué à relancer la campagne de Joe Biden il y a quatre ans.

Selon un sondage New York Times/Siena réalisé en novembre, 71 % des électeurs noirs dans six États clés soutiendraient M. Biden - contre 91 % lors de l’élection de 2020 - et 22 % voteraient en faveur de Donald Trump.

Deux adversaires anonymes

Joe Biden, engagé dans une stratégie qui consiste à placer Donald Trump comme menace ultime pour la démocratie ne sera pas tout seul ce samedi. Le président âgé de 81 ans affrontera deux adversaires du camp démocrate : le député du Minnesota, Dean Phillips, héritier d’une riche société de glaces, et Marianne Williamson, auteure de best-sellers sur le développement personnel.

Dean Phillips, élu au Congrès mais pas franchement connu sur le plan national mise tout sur l’âge du président sortant grâce à une campagne autofinancée par sa fortune personnelle. Il milite donc pour que Joe Biden « passe le flambeau », estimant qu’il sera bientôt « impossible » pour lui de mener à bien ses fonctions. Conscient de son retard abyssal dans la course à la Maison Blanche, l’élu du Minnesota mise désormais sur l’humour et l’autodérision en vendant des casquettes « Dean, qui ? » sur son site de campagne.

En face, c’est un visage connu de la présidentielle de 2020 qui retente sa chance en 2024 : Marianne Williamson. Mais cette autrice de 71 ans est surtout connue des Américains pour ses nombreux livres de développement personnel, dont certains sont devenus des best-sellers.

Mais elle conserve une image de « gourou spirituel » qui a du mal s’estomper à cause de son métier et malgré ses efforts pour présenter un programme sérieux : couverture médicale universelle, gratuité des universités, mise en place d’un congé parental...

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