Présidentielle 2022: un sondage donne Macron et Le Pen au coude-à-coude au second tour

Marine Le Pen inquiète davantage les épargnants qu'Emmanuel Macron - Joel Saget - Eric Feferbegr - AFP
Marine Le Pen inquiète davantage les épargnants qu'Emmanuel Macron - Joel Saget - Eric Feferbegr - AFP

Un sondage Harris Interactive commandé par le cabinet CommStrat et L'Opinion mais dont une partie est publiée ce mercredi par Le Parisien et L'Express donne Marine Le Pen au coude-à-coude avec Emmanuel Macron, au second tour de l'élection présidentielle de 2022. Dans le détail, le Président de la République serait réélu de justesse, avec 52% des voix contre 48%.

Macron et Le Pen dominent le rapport de forces

La première partie du sondage, concernant le premier tour de l'élection présidentielle, avait été publiée lundi. Elle affirmait qu'au premier tour, la présidente du Rassemblement national engrangerait 26 à 27% des votes contre 23 à 24% pour le président sortant. À 15 mois de la présidentielle, le couple Macron - Le Pen domine donc toujours le rapport de forces et relègue les autres candidats putatifs loin derrière.

Dans cette seconde partie de l'étude, publiée ce mercredi, le sondage atteste que l'actuel locataire de l'Élysée gagnerait l'élection de justesse, à quatre points d'écart (52% contre 48%). De quoi inquiéter Emmanuel Macron, déjà sous la pression de la crise sanitaire.

Un sondage qui n'a pas manqué de faire réagir le Rassemblement national. Dans la soirée, le parti d'extrême droite a diffusé ces chiffres sur sa page Twitter, avec un hashtag indiquant "on arrive".

"C'est une sérieuse alerte pour l'Élysée", analyse Bruno Jeudy sur notre antenne ce mercredi soir, même s'il rappelle qu'"il faut prendre ces projections avec extrêmement de précautions". "Ça veut dire qu'avec la marge d'erreur, on est quasimment à égalité. Or on a jamais atteint un tel score, on est allés à 55%-45% mais jamais plus".

Un problème de marge d'erreur?

Ce sondage doit en effet être pris avec prudence puisqu'il n'a pas été publié par le cabinet CommStrat et L'Opinion. Nous avons bien eu la confirmation que cette seconde partie d'enquête avait été commandée par le quotidien mais nous ignorons à l'heure actuelle pourquoi elle n'a pas été publiée avec le reste de l'étude.

Dans les colonnes de L'Express, un fin connaisseur du sujet affirme que le sujet n'a pas été publié à cause de la "marge d'erreur":

"C'est la marge d'erreur, importante pour un second tour, qui explique en partie pourquoi le sondage n'est pas sorti", explique cette source.

De son côté, Le Parisien, qui a eu accès aux modalités du sondage, précise que "l'enquête a été menée auprès d'un échantillon de 1403 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, comprenant 976 personnes inscrites sur les listes électorales."

"Très acrobatique"

Notre éditorialiste Bruno Jeudy rappelle que la projection d'"un deuxième tour est extrêmement virtuelle puisqu'elle est réalisée à partir du premier tour où vous avez les candidats potentiels à la présidentielle, et nous sommes deux ans avant". Mais selon lui, "cela donne toutefois une indication sur le rapporte de force entre les électeurs d'Emmanuel Macron et ceux de Marine Le Pen. Il y a incontestablement un resserrement".

Un avis partagé par l'éditorialiste Géraldine Woessner, pour qui ce sondage n'a aucune valeur. "Cela nous donne toutefois une indication intéressante sur ce qui se passerait si le deuxième tour avait lieu aujourd'hui (...) Ce sondage reflète en fait davantage la très mauvaise période que traverse Emmanuel Macron, mais en tirer des conclusions pour ce qui pourrait se passer dans 15 mois me paraît très acrobatique".

Article original publié sur BFMTV.com