Présidentielle 2022: Retailleau veut une primaire LR pour y "porter ses idées"

Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, le 1er octobre 2020 - BFMTV / Capture d'écran
Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, le 1er octobre 2020 - BFMTV / Capture d'écran

Se rappeler au bon souvenir du patron. Fraîchement réélu sénateur de Vendée et président du groupe Les Républicains à la Chambre haute, Bruno Retailleau a profité de son invitation sur BFMTV ce jeudi pour réaffirmer sa volonté de tenir une primaire à droite dans la perspective de l'élection présidentielle de 2022. Un sujet qui divise chez LR, de nombreux cadres ne voulant pas raviver les fractures de l'échéance précédente. Notamment le premier d'entre eux, Christian Jacob.

"Il y a des primaires qui sont inscrites dans les statuts. Donc pour supprimer les primaires à LR, il faut (...) modifier les statuts. Pour l'instant les statuts ne sont pas modifiés", a opportunément rappelé Bruno Retailleau.

Pour modifier lesdits statuts, il faudrait un vote des militants, dont beaucoup de ténors LR estiment qu'ils supprimeraient volontiers la primaire, source de divisions en 2016 entre les soutiens d'Alain Juppé et ceux de François Fillon.

"Je ne veux pas le choix de l'entre-soi"

"Je porterai mes idées", a par ailleurs prévenu le sénateur de Vendée, dont la volonté de se porter candidat à ce scrutin n'est un secret pour personne. Il souhaite que la primaire soit organisée après les élections régionales de mars prochain.

"Ce que je demande dans le calendrier, c'est (de) se mettre d'accord sur la méthode de la primaire", dit-il, affirmant être prêt à modifier "ce qui n'a pas fonctionné la dernière fois" qui l'a, selon ses propres mots, "traumatisé".

Bruno Retailleau estime que LR "peut organiser une primaire soit à un tour, soit par un vote qu'on dit 'préférentiel', ça existe au Canada". Par ailleurs, pour répondre à ses détracteurs qui lui reprochent de vouloir être légitimé par les seuls militants du parti, plus à droite que l'ensemble de l'électorat, l'élu vendéen propose de créer "un vrai statut du sympathisant". "Ce que je ne veux pas, c'est d'un choix de l'entre-soi", ajoute-t-il.

"Xavier Bertrand a quitté LR"

Par "entre-soi", Bruno Retailleau vise les candidatures qui s'imposeraient d'elles-mêmes aux yeux de la direction de LR. Hier c'était François Baroin, désormais c'est Xavier Bertrand.

"Pourquoi s'imposerait-il? Pourquoi le candidat d'une région s'imposerait-il plus que le candidat d'une autre région? Alors pourquoi ne me le dites-vous pas pour Valérie Pécresse? Pour Laurent Wauquiez?", s'est-il offusqué. "Xavier Bertrand a quitté LR. Est-ce que LR abdique? Est-ce que LR veut mettre les clés sous la porte?"

Derrière tout cela, il y a plusieurs craintes chez LR. Il y a d'une part celle de voir Bruno Retailleau, candidat jugé trop droitier, l'emporter à la primaire et réaliser en 2022 un score similaire à celui de François-Xavier Bellamy aux européennes (8,5%). Il y a d'autre part, compte tenu des ambitions personnelles tout aussi chevillées de Xavier Bertrand, celle d'une double candidature à droite, qui signerait sa mort électorale.

Article original publié sur BFMTV.com