Présidentielle 2022: pourquoi Valérie Pécresse se lance-t-elle en plein coeur de l'été?

Valérie Pécresse sur le plateau de TF1, jeudi 22 juillet 2021 - JOËL SAGET / AFP
Valérie Pécresse sur le plateau de TF1, jeudi 22 juillet 2021 - JOËL SAGET / AFP

Le journal de 20 heures de TF1 et un entretien au Figaro: Valérie Pécresse a tué le relatif suspense qui planait autour de sa candidature à la présidentielle de 2022, mettant ainsi le cap sur l'Élysée.

"Je suis candidate à la présidence la République pour restaurer la fierté française", a-t-elle fait valoir ce jeudi 22 juillet, éventant un secret qui n'en était pas vraiment un.

Un timing qui interpelle pour le moins, après le 14-Juillet et dans la torpeur de l'été, alors que de nombreux Français sont partis en vacances et n'ont pas forcément la tête à l'actualité politique. Cette déclaration intervient également, au risque de paraître décalée ou inaudible, avec la quatrième vague épidémique de Covid-19 en toile de fond et les débats houleux autour du pass sanitaire et de l'obligation vaccinale pour les soignants au Parlement.

Déclaration avant la rentrée

Mais la candidature de Valérie Pécresse, confortée par sa réélection à la tête de la région Île-de-France en juin, n'est pas si surprenante en termes de calendrier.

Dans la tribune au Figaro qu'elle a cosignée début juillet avec Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau et Hervé Morin (les deux premiers étant de potentiels concurrents) appelant à l'organisation d'une primaire de la droite et du centre, il était stipulé que "les candidats devr(aient) dévoiler leur intention d'ici la rentrée".

"J’avais pris l’engagement de lancer 80% de mon programme régional dès juillet. C’est chose faite depuis aujourd’hui", a-t-elle affirmé jeudi, interrogée par Le Figaro sur la temporalité de sa candidature.

À droite, seul Xavier Bertrand s'était jusque-là officiellement déclaré candidat. Il refuse catégoriquement de prendre part à une éventuelle primaire, réclamée par certains mais repoussée pour l'heure par la direction des Républicains (LR), parti que le patron de la région des Hauts-de-France et son homologue francilienne ont tous deux quitté.

L'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, âgée de 54 ans, lance donc à son tour sa campagne, sans délai. Elle est attendue dès ce vendredi loin de l'Île-de-France, dans la Drôme, sur la terre d'élection d'un certain Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et potentiel adversaire à droite bien qu'il n'ait pas encore fait part de ses intentions. Première étape d'un "tour de France" estival avant une rentrée politique corrézienne le 28 août, à Brive-la-Gaillarde.

À droite, d'autres candidats pourraient également sauter le pas et se lancer officiellement, parmi lesquels l'ancien négociateur de l'UE pour le Brexit Michel Barnier, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau ou encore le médecin et maire de La Garenne-Colombe Philippe Juvin.

Xavier Bertrand en tête

Pour l'heure, c'est Xavier Bertrand qui domine les sondages. Selon une enquête d'opinion Ifop-Fiducial pour Le Figaro et LCI parue le 4 juillet, ce dernier serait crédité de 18% des intentions de vote contre 14% pour Valérie Pécresse et 13% pour Laurent Wauquiez. Loin derrière Marine Le Pen, qui serait en tête avec 26%, et Emmanuel Macron qui récolterait 24% des suffrages.

En se lançant dès à présent, Valérie Pécresse peut tenter de grignoter l'avance de Xavier Bertrand, déclaré très en amont au mois de mars, d'ores et déjà en campagne.

"Il est légèrement devant mais il n’a pas plié le match", a glissé l'entourage de la candidate à L'Opinion.

"J’avais peur que l’été la desserve dès lors qu’il y en avait qu’un qui court tout seul", a confié un autre élu au Parisien en allusion à Xavier Bertrand.

Mardi, Valérie Pécresse avait pris part à une réunion à Paris avec les autres candidats putatifs de la droite, sous le patronage du président du Sénat Gérard Larcher, du président LR Christian Jacob et du maire d'Antibes Jean Leonetti. Réunion au cours de laquelle a été confirmée la commande d'un sondage Ifop par LR à compter du 30 août, selon Le Parisien, ce qui a pu pousser Valérie Pécresse à aiguiser sa candidature et se positionner.

Seul Xavier Bertrand avait boudé les retrouvailles, ayant privilégié une rencontre unilatérale avec les cadres du parti le lendemain au Sénat. Outre le sondage, mardi, le principe d'une "candidature unique" a été acté. Ils sont donc deux. C'est désormais officiel: il faudra procéder à un départage à droite.

Article original publié sur BFMTV.com