Présidentielle 2022 : Les comptes de campagne des candidats validés, mais certains sanctionnés

Éric Zemmour a écopé de la plus lourde sanction. Seuls quatre candidats n’ont pas été sanctionnés par la CNCCFP.

POLITIQUE - La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a approuvé les comptes des douze candidats à la présidentielle de 2022, malgré quelques sanctions financières et sous réserve d’un recours déposé par Marine Le Pen, selon un communiqué publié ce vendredi 27 janvier.

L’autorité indépendante en charge depuis 1990 du contrôle des dépenses et des recettes des candidats a publié 11 comptes sur 12, dans l’attente de la décision du Conseil constitutionnel saisi par la candidate RN qui conteste l’invalidation de plus de 300 000 euros de ses frais de campagne.

Le candidat d’extrême droite Éric Zemmour a reçu la sanction la plus importante, 200 000 euros. La Commission a estimé que grâce à son émission « Face à l’info » sur CNews, il avait bénéficié, alors qu’il ne s’était pas encore officiellement déclaré, d’« une promotion de sa personnalité ». Elle lui a aussi reproché de ne pas avoir versé des droits d’auteur, estimés à 16 000 euros, quand il avait utilisé, sans autorisation, des images dans sa vidéo de candidature.

Emmanuel Macron épinglé

Emmanuel Macron voit amputer de 100 000 euros le remboursement de ses frais de campagne. Motif : la publication de sa candidature à la présidentielle sur les comptes officiels Twitter et Facebook de l’Élysée, un « avantage indirect » et « prohibé » selon la CNCCFP.

La CNCCFP a également décidé d’exclure plusieurs frais, notamment quelque 30 000 euros versés à une photographe, une prime qui doit être payée par le parti présidentiel, d’après la Commission. Du côté de l’équipe de campagne du candidat, on souligne que les montants épinglés ne concernent que 1 % des frais engagés.

La Commission n’a pas non plus établi de « mélange de genre » entre les activités du président et du candidat, se félicite le parti Renaissance. Elle n’a pas relevé d’irrégularités avec les cabinets de conseil l’an dernier.

Mélenchon a imprimé trop d’autocollants

La CNCCFP a décidé de diminuer de 12 178 euros les « frais de transport de la campagne officielle en Outre-mer » de Jean-Luc Mélenchon. Elle a aussi amputé de 15 000 euros le remboursement de ses frais de campagne, estimant que « le grand nombre » d’autocollants imprimés à l’occasion, 1,2 million, n’était pas justifié.

La Commission a infligé une sanction de 15 000 euros à la candidate LR Valérie Pécresse, qui n’a pas atteint le seuil des 5 % des suffrages exprimés et qui a fait un appel aux dons pour rembourser ses frais de campagne. L’organisme a notamment constaté que « onze dépenses de location de salles (...) n’ont pas été intégrées au compte de campagne ».

La CNCCFP s’est également attardée sur le rôle des cabinets de conseil, son directeur de campagne ayant été consultant pour l’un d’eux. « La Commission constate qu’en l’état, elle ne dispose d’aucun élément de nature à remettre en cause le contenu et la portée » des déclarations de la candidate et du directeur de campagne « .

Les plus faibles candidats pas sanctionnés

Au cours de l’instruction, la Commission a exclu certaines dépenses des comptes. C’est le cas notamment pour Marine Le Pen : la CNCCFP a retoqué les dépenses de « flocage et déflocage » de douze cars loués dans le cadre de la campagne (environ 300 000 euros).

Parmi les autres candidats, quatre d’entre eux n’ont pas subi de sanction financière. Il s’agit de l’iconoclaste Jean Lassalle, de Fabien Roussel (PCF), Anne Hidalgo (PS) et Nathalie Arthaud (LO).

La Commission a relevé la différence très importante de remboursement entre les candidats, particulièrement douloureuse pour ceux arrivés juste en dessous des 5 %, comme Valérie Pécresse.

Ceux qui ont atteint le seuil des 5 % peuvent en effet prétendre à un remboursement pouvant atteindre huit millions d’euros, contre dix fois moins (800 423 euros) pour ceux restés en dessous. Seuls quatre candidats sur douze ont dépassé la barre des 5 % à la présidentielle de 2022.

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