Présidentielle aux États-Unis : Joe Biden dont l’âge et la santé inquiètent peut-il être remplacé ?

Les inquiétudes autour de l’âge de Joe Biden, ici photographié à la Maison Blanche en conférence de presse, le 8 février, peut-il amener les démocrates à lui trouver un ou une remplaçante ?
MANDEL NGAN / AFP Les inquiétudes autour de l’âge de Joe Biden, ici photographié à la Maison Blanche en conférence de presse, le 8 février, peut-il amener les démocrates à lui trouver un ou une remplaçante ?

ÉTATS-UNIS - Emmanuel Macron-François Mitterrand, Angela Merkel-Helmut Kohl, Lopez Obrador-Fattah al-Sissi. Ce ne sont pas des tableaux de doubles sur d’imaginaires terrains de tennis, mais bien une liste de gaffes Joe Biden. Depuis plusieurs mois maintenant, le président américain s’est illustré régulièrement par des méprises lors de rendez-vous face à la presse, au point de susciter des inquiétudes autour de son âge et de sa santé. Un sondage de NBC News du 6 février, montre que 76 % des électeurs sont préoccupés par l’âge de Biden.

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Le démocrate, qui brigue un deuxième mandat lors de cette nouvelle campagne présidentielle qui devrait l’opposer à Donald Trump, aura 86 ans en 2028, à la fin d’un supposé deuxième round à la maison blanche. Trop vieux, trop fragile ? Pas pour l’intéressé. La semaine dernière Joe Biden ne décolérait pas quand le procureur spécial Robert Hur l’a présenté comme un « homme âgé sympathique, bien intentionné, avec une mauvaise mémoire ». Et en l’état, force est de constater qu’il a de quoi être confiant.

Si certains pensaient s’appuyer sur ce rapport pour pousser Biden vers la sortie, ils en seront pour leur frais. Alors que, jamais dans l’histoire américaine, un président en exercice n’a perdu les primaires de son parti, il est surtout trop tard pour changer de cavalier.

L’impossibilité d’un outsider pour Biden

D’un point de vue politique, il est de toute façon hors de question en l’état pour Biden de lâcher la course, et aucune personnalité démocrate ne semble vouloir l’évoquer. Il y a un an, la question de son âge a bien émergé discrètement dans les rangs du parti, mais sans que ne s’impose une véritable alternative crédible pour battre Trump. « Aucun démocrate haut placé n’ose remettre en question le président car cela risquerait de l’affaiblir et d’aider Trump », analyse Politico.

Joe Biden a toujours la main sur son parti qui le soutient. Lequel ne prévoit pas, dans son fonctionnement, un cas de figure pour forcer un candidat à abandonner.

Sur le plan mathématique, si un challenger voulait dès maintenant le défier à la primaire, il lui faudrait passer par un processus administratif dans tous les États. Or, la date limite est dépassée dans plus de 40 d’entre eux. Sur le peu restant, impossible donc de remporter assez de délégués pour arriver en position de force à la convention nationale démocrate qui doit se tenir à partir du 19 août.

Impossible non plus de changer les règles internes au parti à la dernière minute et contre l’avis du président sortant. À titre d’exemple, le Rules and Bylaws Committee par qui passerait un tel processus, est essentiellement acquis à Biden et ses alliées.

Un départ de plein gré ?

Si Joe Biden décidait de lui-même d’abandonner la course avant la convention, alors il reviendra à cette dernière de lui trouver un remplaçant. Il y a fort à parier qu’avant de claquer la porte, le sortant adouberait une telle personnalité. Les délégués qui lui sont acquis voteraient alors assez logiquement pour ce nouveau candidat. Mais nul doute que cela ne se ferait pas sans perte et fracas dans une ambiance de fiasco. Seul cas de figure assez similaire dans l’histoire américaine : l’abandon de Lyndon Johnson en 1968 qui refusa de briguer un troisième mandat dans un contexte de guerre du Vietnam de plus en plus contestée.

Dans l’éventualité où le président se retrouverait à abandonner la course après son adoubement en août, cela donnerait lieu à l’organisation d’une réunion d’urgence du Democratic National Committee et de ses quelque 500 membres. Dans ces deux derniers cas de figure, la personnalité qui tient le haut du panier pour remplacer Biden au pied levé serait sa vice-présidente actuelle Kamala Harris.

Si le remplacement de Biden est donc quasi impossible sur le papier, les républicains eux n’entendent pas relâcher leurs critiques sur son âge. Après le rapport de Robert Hur, plusieurs figures conservatrices ont réclamé la mise en œuvre du 25ème amendement de la Constitution, seul à même de mettre fin aux fonctions du président si ce dernier n’est plus en mesure de les assumer. Vœux vieux.

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