Présidentielle à Taïwan : Tsai Ing-wen réélue sur fond de tensions avec Pékin

La présidente sortante Tsai Ing-wen remporte l'élection présidentielle ce samedi face au candidat pro-Pékin Han Kuo-yu . A Taïwan, les électeurs avaient le choix : d'un côté, l'idée d'un rapprochement avec la Chine, de l'autre un ferme rejet du pouvoir de Pékin, perçu comme autoritaire. Au vu des résultats de cette élection présidentielle, les Taïwanais semblent avoir choisi la deuxième option. La présidente sortante Tsai Ing-wen a été réélue ce samedi avec 57,1% des voix, selon des résultats définitifs, au terme d'un scrutin sur lequel a plané l'ombre de la contestation à Hong Kong. "Taïwan a montré au monde à quel point nous aimons notre mode de vie libre et démocratique ainsi que notre nation" , a indiqué Tsai Ing-wen à la presse en annonçant sa victoire. "La paix, c'est que la Chine abandonne ses menaces contre Taïwan" , a assuré la présidente. "J'espère que les autorités à Pékin comprendront que Taïwan, pays démocratique, et que notre gouvernement démocratiquement élu, ne céderont pas aux menaces et à l'intimidation" , a-t-elle ajouté. Au pouvoir depuis 2016, Tsai Ing-wen s'est présentée comme la garante des valeurs démocratiques face au pouvoir de Pékin jugé autoritaire. Tout comme sa formation politique, le Parti démocratique progressiste (PDP), qui milite traditionnellement pour l'indépendance, elle rejette le principe de l'unité de l'île et du continent au sein d'une même Chine. Les relations avec la Chine, enjeu majeur du scrutin Depuis son élection il y a quatre ans, Pékin n'a pas cessé de durcir le ton avec son voisin. La Chine a ainsi rompu toutes les communications officielles avec son gouvernement tout en intensifiant les pressions économiques et les exercices militaires. Son principal adversaire, Han Kuo-yu, plaidait au contraire pour le réchauffement des relations avec Pékin , mettant notamment en avant les bénéfices que pourrait en retirer l'île sur le plan économique. Taïwan est séparé politiquement du reste de la Chine depuis sept décennies. Mais Pékin considère toujours l'île de 23 millions d'habitants comme une partie de son territoire , susceptible d'être reprise par la force en cas de proclamation d'indépendance. Les électeurs ont également suivi avec inquiétude le refus de Pékin d'accéder aux demandes des manifestants pro-démocratie à Hong Kong et la politique répressive de la Chine à l'égard des musulmans ouïghours dans la province du Xinjiang, frontalière de plusieurs pays d'Asie centrale.