Le président macroniste du groupe d'amitié France-Israël veut en exclure l'insoumis Aymeric Caron

Un geste qui aurait une forte valeur symbolique, quelques jours après les attaques contre Israël. Le président du groupe d'amitié France-Israël veut exclure le député Aymeric Caron qui siège sur les bancs de La France insoumise et qui en est le vice-président.

"Il s'est placé en dehors du champ républicain en ne se désolidarisant pas du Hamas. Je n'ai aucune envie qu'il soit avec nous jeudi quand on va échanger avec des députés de la Knesset", nous résume le numéro un du groupe, le macroniste Mathieu Lefèvre.

"Aucune ambiguïté" pour Aymeric Caron

La manœuvre symbolise les très fortes tensions de ces derniers jours entre la majorité présidentielle et La France insoumise depuis l'offensive lancée samedi par le Hamas.

Élisabeth Borne a ainsi dénoncé "la complaisance" des insoumis. Elle a encore accusé le mouvement de Jean-Luc Mélenchon de "renvoyer dos-à-dos" une "organisation terroriste" et "un état démocratique".

"Il n'y a aucune ambiguïté de notre part. Je dénonce toutes les opération menées par le Hamas", répond Aymeric Caron auprès de BFMTV.com.

"Pas l'organe de communication du Quai d'Orsay"

Avant de faire part de son agacement: "le groupe d'amitié France-Israël n'est pas l'organe de communication du Quai d'Orsay. Nous avons des gens aujourd'hui qui font le lobby du gouvernement de Benjamin Netanyahu".

La politique d'intensification de la colonisation des territoires palestiniens par le gouvernement ultra-conservateur à la tête d'Israël a été dénoncée par la gauche ces derniers mois.

Le parlementaire pointe également du doigt "le changement de doctrine" de la diplomatie française. "La France a longtemps été dans une logique de construction de paix. Aujourd'hui, Emmanuel Macron n'évoque même pas un cessez-le-feu".

Une invitée de la députée LFI Ersilia Soudais interdite d'Assemblée

Son exclusion du groupe d'amitié France-Israël semble pour l'instant quasiment impossible. Un député qui siège dans un groupe d'amitié ne peut être exclu ni par la présidence de l'Assemblée nationale ni par le président de cet organe. Seul le groupe parlementaire du député a ce pouvoir.

Mathieu Lefèvre a envoyé un courrier à Mathilde Panot, la présidente des députés insoumis, pour lui demander d'avoir "la décence" et "la logique" de retirer la vice-présidence du groupe d’amitié France-Israël à Aymeric Caron. Sans réponse pour l'instant.

Le député qui a son propre mouvement (Révolution écologique pour le vivant) n'est pas le seul à être dans le viseur de Renaissance. L'insoumise Ersilia Soudais avait prévu d'inviter Mariam Abou Daqqa, une militante du Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP), à l'occasion de la projection d'un documentaire en novembre dans les murs de l'Assemblée nationale.

Mais la présidente de l'Assemblée nationale lui en a interdit l'entrée. Ersilia Soudais, qui n'a pas souhaité répondre à nos questions, a expliqué auprès de l'AFP "penser la convier" pour "son militantisme féministe" et "non pour son appartenance supposée" au FPLPL, une organisation classée comme terroriste par l'Union européenne.

LFI défend "une solution de paix"

Mathilde Panot a longuement répondu aux critiques ce mardi lors d'une conférence de presse. "Il est faux de dire que nous n'avons pas condamné les crimes de guerre qui ont eu lieu samedi, comme nous condamnons ceux qui ont lieu actuellement à Gaza", a déclaré la patronne des députés insoumise depuis l'Assemblée nationale. Elle a encore insisté pour qu'une "solution de paix soit trouvée".

L'insoumise n'a cependant pas souhaité directement qualifier le Hamas d'organisation "terroriste": "C'est la branche armée qui est aujourd'hui responsable de crimes de guerre", a-t-elle indiqué. Sans calmer les esprits.

"C'est si difficile de qualifier des terroristes de terroristes ? Honte absolue", lui a répondu Clément Beaune, le ministre des Transports sur X (ex-Twitter).

Article original publié sur BFMTV.com