Le président kényan en visite “historique” aux États-Unis

C’est une visite “historique”, souligne la presse kényane à l’unisson. Depuis le 20 mai, le président du Kenya, William Ruto, est en déplacement aux États-Unis, où il doit rencontrer son homologue américain, Joe Biden, jeudi. Cette visite d’État est une première pour un dirigeant africain depuis plus de quinze ans. La dernière remonte à 2008, quand le président George W. Bush avait invité le président du Ghana, John Kufuor, à la Maison-Blanche.

Officiellement, la rencontre des chefs d’État marque le soixantième anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays. Elle souligne surtout la place du Kenya en tant qu’allié privilégié des États-Unis en Afrique de l’Est. D’après le quotidien kényan The Standard, l’administration Biden souhaite notamment renforcer ses liens sécuritaires et économiques avec le Kenya en réaction à “l’influence croissante de la Chine dans la région”.

Voix dominante du continent

Puissance stable de la région, le Kenya est également l’un des leaders de la démocratie sur un continent où les coups d’État se multiplient depuis 2021. “Cela correspond à l’un des objectifs majeurs de la politique étrangère américaine, la diffusion de la démocratie et des normes démocratiques à l’échelle mondiale”, relève le professeur de science politique David Monda, interrogé par le quotidien Nation.

La visite incarne également la volonté des États-Unis de relancer les liens avec l’Afrique, renforçant au passage la stature de William Ruto sur la scène internationale. Depuis son élection, le président kényan s’efforce en effet de s’imposer comme l’une des voix dominantes du continent. Le déploiement annoncé de 1 000 policiers kényans en Haïti, dont un premier contingent devrait arriver sur place dans la semaine, participe à cet élan.

La première étape de William Ruto aux États-Unis, lundi 20 mai, a ainsi pris des accents régionaux, relève The East African. Au cours d’une intervention au Carter Center, à Atlanta, il a évoqué le dérèglement climatique et “l’architecture financière internationale injuste”, qui participent au surendettement de nombreux pays. “L’attrait de la démocratie pourrait diminuer si les partisans de la liberté de choix continuent de patauger dans la pauvreté”, a averti le président kényan.

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