Le président chilien Gabriel Boric supprime le rôle de première dame

Le président du Chili Gabriel Boric a mis fin au rôle institutionnel de sa compagne Irina Karamanos qui renonce à son poste de première dame.

Le chef de l’État a mis fin au rôle institutionnel de sa compagne Irina Karamanos.

INTERNATIONAL - En 2023, le Chili n’aura plus de première dame. Irina Karamanos, la compagne de Gabriel Boric, élu en décembre 2021, a annoncé qu’elle quittera ce samedi 31 décembre son rôle institutionnel. À compter du 1er janvier, il n’y aura plus de « cabinet de la première dame » au palais présidentiel de La Moneda.

« C’est une étape qui nous rend fiers, car elle permet de changer le regard que l’on peut avoir d’un couple présidentiel ou des stéréotypes culturellement associés à ce rôle de première dame », a déclaré Irina Karamanos au quotidien La Tercera. Traditionnellement, au Chili, la première dame préside six fondations à caractère social, culturel ou éducatif. Des fonctions qui seront désormais assurées par des personnalités nommées par les ministres concernés.

Une décision inédite

Dès sa campagne, Gabriel Boric avait fait la promesse de supprimer le rôle de Première dame au nom du féminisme. Il aura fallu un an au président de gauche pour la tenir. Un retard qui avait valu au couple présidentiel de nombreuses critiques.

Les conservateurs reprochaient à la première dame d’être illégitime puisqu’elle n’était pas mariée avec le chef d’État. Certaines féministes voulaient également qu’elle abandonne son rôle, arguant que « si vous êtes féministe, vous n’avez pas à être première dame, vous devez faire votre travail de chercheuse ou autre chose. »

« Ce processus ne change rien au fait que je suis la partenaire et la compagne du président, ainsi que la militante d’un projet. Je continuerai donc à soutenir mon président, mais depuis d’autres endroits » que le palais de la présidence, a indiqué Irina Karamanos. Anthropologue et chercheuse spécialisée en éducation de 33 ans, Irina Karamanos est également militante du Front féministe du parti de Boric. Un rôle qu’elle compte « renforcer », en plus « d’évoluer professionnellement » dans ses domaines de recherche.

Symboles patriarcaux de l’État

Va-t-elle servir d’exemple ? Dans le reste du monde également, les épouses des présidents exercent un rôle d’influence et de représentation. Le concept de « First Lady » aux États-Unis en est à l’origine et prenait exemple sur le modèle des reines consort dans les monarchies. Des voix s’élèvent pour le remettre en cause en alléguant qu’il ferait partie des symboles patriarcaux de l’État.

Du côté de la France, le statut de la première dame a évolué lors du premier mandat d’Emmanuel Macron. Si la conjointe ou le conjoint du locataire de l’Élysée n’a pas de statut officiel, une « charte de transparence » avait été mise en place pour définir le rôle de la première dame ou du premier mari.

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