Le président de la Catalogne appelle à la raison pour adopter la loi d’amnistie
Le président indépendantiste catalan, Pere Aragonès, appelle à la "responsabilité" pour que la loi d'amnistie espagnole soit adoptée après le rejet du texte mardi en raison de l'opposition du parti indépendantiste catalan Junts.
Le document prévoit d'amnistier toutes les personnes impliquées dans les référendums catalans, y compris le leader de Junts et ancien président catalan : Carles Puigdemont.
Junts est l'un des principaux acteurs à l’origine de cette loi, condition nécessaire à la réélection du premier ministre espagnol Pedro Sánchez. Pere Aragonès, rival politique Carles Puigdemont, veut éviter tout "risque".
"Je demande à toutes les parties d'être responsables pour que cette loi d'amnistie ne soit pas en danger, qu'elle soit votée le plus rapidement possible et que tous les citoyens de Catalogne puissent récupérer pleinement leurs droits et leurs libertés", insiste le dirigeant catalan.
La Gauche républicaine de Catalogne, le parti de Pere Aragonès, a aussi apporté son soutien à Pedro Sanchez en échange de concession pour la région. Toutefois, le parti Junts a préféré opter pour une stratégie plus conflictuelle.
"Chacun décide de sa façon de travailler. Quoi qu'il en soit, il m'appartient de souligner une question très importante. Nous avons une opportunité historique pour le gouvernement espagnol de maintenir sa stabilité. Il devra avoir le soutien des 14 députés indépendantistes et c'est une opportunité historique pour la Catalogne que nous devons saisir et que nous devons mettre à profit pour obtenir, par conséquent, plus de compétences pour notre pays", précise Pere Aragonès.
Le dirigeant catalan souhaite obtenir la tenue d'un référendum d'autodétermination, un point déjà discuté avec le Premier ministre espagnol. Interrogé sur la réalisation de ce projet, Pere Aragonès dit croire en la "force et en la capacité" de son parti.
"Tout comme il y a un an, il m'a dit qu'il ne voyait pas l'amnistie, il me dit qu'il ne voit pas le référendum maintenant. Je voudrais souligner qu'il y a un an, j'ai vu l'amnistie et j'ai demandé un référendum. Aujourd'hui, l'amnistie est en route", insiste-t-il.
La Catalogne a tenu, en 2017, un référendum sur l'indépendance, un scrutin jugé illégal par la justice espagnole. La moitié du gouvernement catalan de l'époque et son président d'alors, Carles Puigdemont, ont fuit le pays. Les responsables restés sur place ont, eux, été emprisonnés puis graciés en 2021.