Présidentielle américaine : Trump chahuté par les libertariens à Washington

“Non aux dictateurs en herbe !” Brandie sous les yeux de Donald Trump alors qu’il venait de prendre la parole, la pancarte portant ce slogan peut donner une idée de l’ambiance qui a régné samedi soir 25 mai à Washington.

“Trump a subi la rare humiliation d’être hué et chahuté lors d’un discours mouvementé à la convention nationale du Parti libertarien”, rapporte le correspondant du Guardian. Venu demander aux délégués libertariens de le désigner officiellement comme leur candidat, ou tout au moins de voter pour lui, l’ex-président a été accueilli par des sifflets et des insultes.

“Bull shit !” “Fuck you !” : ces cris ont retenti dans la salle presque tout au long de son intervention – qui n’a duré que trente-cinq minutes, “soit son discours le plus bref depuis le début de sa campagne”, note CNN.

L’événement était en contraste radical par rapport à l’enthousiasme qui caractérise les meetings de campagne de Trump, “d’habitude remplis de milliers de partisans qui viennent de loin pour voir l’ancien président, et pour rire et applaudir à tout rompre leurs punchlines favorites”, confirme The Washington Post.

Les libertariens divisés

Il faut dire que qu’il s’agissait d’une première dans l’histoire politique, note The New York Times : “Le candidat présumé d’un des premiers partis politiques du pays qui prononce un discours à une heure de grande écoute lors du congrès d’un autre parti.”

Due à Angela McArdle, la présidente du Parti libertarien, qui avait également invité Joe Biden et le candidat indépendant à la présidentielle Robert F. Kennedy Jr., l’initiative n’a manifestement pas plu à tout le monde. De nombreux libertariens, partisans du minimum d’Etat et du maximum de libertés, reprochent en effet à Donald Trump d’être à la fois autoritaire, protectionniste et dépensier.

Deux factions se sont affrontées samedi soir dans la salle. Au point d’en venir parfois aux mains, rapporte le Washington Post. “Ceux qui portaient des T-shirts favorables à Trump et des casquettes de baseball rouges scandaient le nom de leur candidat. Les autres hurlaient ‘Free Ross !’” – pour réclamer la libération de Ross Ulbricht, le créateur du site clandestin Silk Road, condamné à la prison à vie, notamment pour blanchiment d’argent et trafic de drogue, et devenu l’icône du mouvement libertarien.

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