Présidentielle américaine : ces républicains ne voteront pas Trump, ils expliquent au « HuffPost »

Donald Trump, ici le 9 mars 2024, ne fait pas l’unanimité chez les électeurs républicains.
CHIP SOMODEVILLA / Getty Images via AFP Donald Trump, ici le 9 mars 2024, ne fait pas l’unanimité chez les électeurs républicains.

ÉTATS-UNIS - Le GOP a son éléphant. Avec sa nouvelle victoire aux primaires de plusieurs États ce mardi 12 mars, Donald Trump est assuré d’être investi par le parti républicain (aussi appelé Grand Old Party) pour la présidentielle américaine de novembre prochain. Au grand dam de certains électeurs conservateurs rencontrés par le HuffPost qui voient d’un très mauvais œil sa candidature.

Présidentielle américaine : La revanche Trump-Biden semble inévitable, voici ce qui pourrait l’empêcher

Karen, Christian et Larry étaient d’ardents défenseurs de la principale opposante à l’ex-président, Nikki Haley. Ancienne ambassadrice à l’ONU et ex-gouverneure de Caroline du Sud, elle avait su convaincre les républicains souhaitant une alternative à Donald Trump et ses frasques quotidiennes. Son abandon après le Super Tuesday a complètement désarçonné les fans, même si c’était attendu tant sa candidature n’était plus viable.

Larry, qui a voté Trump en 2016 et en 2020 puis a quitté le parti républicain face au comportement « non présidentiel » du magnat de l’immobilier, avait réintégré le GOP pour soutenir Nikki Haley. « Elle était en adéquation avec mes convictions. Elle était intelligente, respectueuse, aimable », affirme le sexagénaire de l’Utah. Tout le contraire de Donald Trump : « Je l’ai soutenu au début, mais il est devenu extrêmement politicien sans rendre de compte à personne. Sa rhétorique est fallacieuse, il attaque les personnes au lieu des problèmes. En plus, il n’est pas exemplaire dans sa vie personnelle et ne représente pas un role-model pour l’Amérique. »

Le match retour Biden-Trump n’enchante personne

Karen, 68 ans et originaire de Caroline du Sud, se souvient du travail de l’ex-gouverneure dans son État. « Elle était juste, elle pouvait travailler avec tout le monde. Quand je n’étais pas d’accord avec elle, je prenais le temps de l’écouter pour comprendre et elle était toujours juste », assure-t-elle. Comme Larry, Karen dénonce le comportement de Donald Trump qui ne « s’intéresse qu’à lui » et « insulte tous ses opposants ».

Sauf gros pépin de santé, Donald Trump sera pourtant bien le candidat du parti républicain face à Joe Biden, comme en 2020. Une condamnation dans les multiples affaires pour lesquelles il est poursuivi ne pourrait pas l’empêcher de se présenter, ni de remporter l’élection puis de diriger le pays derrière les barreaux. Il lui faudra cependant récupérer les électeurs de Nikki Haley pour l’emporter en novembre. Et ça, ce n’est pas gagné.

Son ex-rivale ne lui a pas apporté son soutien et n’a pas appelé ses supporters à voter pour lui. Problème, alors que chaque voix va compter dans cette élection qui promet d’être ultra-serrée. Trump n’aura en tout cas pas la voix de Larry. L’ingénieur à la retraite est un peu désabusé par la situation, mais n’a pas l’intention de voter pour lui en novembre. Afin de montrer sa ferme opposition, il a d’ailleurs de nouveau quitté le parti républicain. Joe Biden pourrait-il être une option ? Larry est ferme et définitif : « Non. » Il votera, c’est sûr, mais ne sait pas encore pour qui.

Robert F. Kennedy Jr comme candidat de remplacement

Christian a 22 ans. Immigré originaire des Philippines, il défend fermement des positions anti-immigration, anti-sécurité sociale, et anti-inflation. Mais pour lui, « Donald Trump est trop vieux pour être président, il devrait faire un test pour évaluer ses capacités ». À 77 ans, l’ex-président reste un peu plus jeune que son rival démocrate de 82 ans. « Joe Biden n’a aucune chance, il est beaucoup trop vieux et devrait se retirer le plus vite possible », tacle d’ailleurs Christian.

Ce dernier n’a pas l’intention de se ranger derrière Donald Trump pour la présidentielle et déjà choisi son nouveau chouchou. Ce sera Robert F. Kennedy Jr, le neveu du président John. F. Kennedy, connu pour ses positions controversées voire complotistes sur le Covid ou la 5G. Plusieurs membres de la famille Kennedy ont dénoncé certains de ses propos et se sont même éloignés de lui.

Un peu par dépit, Karen a aussi fait ce choix : « Je ne suis pas d’accord avec toutes ses idées mais je sais déjà qu’un mandat de Trump sera un désastre parce qu’il veut sa revanche » après sa défaite de 2020. Si elle écarte Trump qui « va seulement diviser le pays », pas question non plus d’envisager Biden. Comme Larry, elle craint de voir arriver au pouvoir la vice-présidente Kamala Harris dit avoir « peur » de ses positions. Dans tous les cas, le match retour entre les deux candidats « est une catastrophe pour le pays », estime Karen, qui se lamente : « Mes trois petits enfants ne grandiront jamais dans l’Amérique que j’ai connue. »

À voir aussi sur Le HuffPost :

Présidentielle américaine : Scarlett Johansson parodie à la perfection Katie Britt, sénatrice anti-Biden

Joe Biden s’attaque à l’âge de Donald Trump durant son discours sur l’état de l’Union devant le Congrès