Pouvoir d'achat, santé... Ce qu'a répondu Valérie Pécresse aux Français de "La France dans les yeux"

Valérie Pécresse participe à l'émission
Valérie Pécresse participe à l'émission

Une émission pour passer en tête des sondages? À moins de trois mois de l'élection présidentielle française, Valérie Pécresse est au coude-à-coude avec Marine Le Pen dans les enquêtes d'opinion, loin derrière Emmanuel Macron. Si elle parvenait à atteindre le second tour, elle est en souvent donnée très proche du président sortant. Elle doit donc encore grappiller des points pour espérer l'emporter.

Invitée de La France dans les yeux, la candidate du parti Les Républicains a répondu aux questions des Français sur son programme et sur l'actualité. Retour sur les moments marquants de l'émission.

• Les vacances de Jean-Michel Blanquer, "révélateur d’un pouvoir autoritaire"

Questionnée d’entrée sur la polémique liée à Jean-Michel Blanquer, qui a dévoilé le protocole sanitaire dans les écoles depuis Ibiza, la candidate a assuré qu’elle ne demandait pas la démission du ministre de l’Éducation nationale, contrairement à certains de ses rivaux.

"Il ne faut pas surréagir", a-t-elle expliqué.

Selon elle, cette polémique est "symbolique de la déconnexion du pouvoir en place" et, surtout révélatrice "d’un pouvoir autoritaire, solitaire du président de la République" qui décide seul. Elle estime qu’il aurait fallu plus de concertations avec les enseignants et les professionnels de la santé.

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La candidate LR regrette de ne pas avoir été écoutée, lorsqu'elle a proposé de décaler la fin des vacances de Noël". "Le scénario de la rentrée de janvier", avec notamment "3h de queue le lundi matin dans les pharmacies", "il était écrit", a-t-elle dénoncé, tançant un protocole "ubuesque".

• Pour "gagner plus", des RTT convertibles en salaire sans charges patronales

Interrogée par Mathilde Bertrand, une aide-soignante qui peine à boucler ses fins de mois, Valérie Pécresse a d'abord expliqué qu’elle souhaitait augmenter de 10% les salaires inférieurs à 3000 euros, mais elle a surtout révélé une nouvelle mesure de son programme présidentiel.

La candidate dit vouloir proposer aux Français "de convertir (leurs) RTT en salaire", sans limite, et sans charges patronales pour les entreprises. Aujourd’hui, cela est possible, a-t-elle expliqué, mais les charges en question s’appliquent, ce qui décourage selon elle les entreprises.

"Il y a beaucoup de RTT qui ne sont pas prises et beaucoup de Français qui préféreraient convertir leur temps libre en salaire aujourd'hui pour pouvoir gagner plus", a avancé l'ancienne ministre du Budget.

“Je veux complètement défiscaliser et décharger les heures supplémentaires, a-t-elle ajouté. " Vous travaillez plus, vous gagnez plus, sans aucune restriction, sans aucun plafond."

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• Un "choc de donation", avec jusqu'à 100.000€ défiscalisés tous les 6 ans

Valérie Pécresse promet un "choc de donation". Elle veut permettre aux seniors de donner plus facilement à leur famille. Elle propose par exemple que "tous les 6 ans, on puisse défiscaliser jusqu’à 100.000 euros pour pouvoir donner, sans droits, à ses enfants et ses petits-enfants".

Elle a également expliqué que ses mesures concernant la baisse des droits de succession devraient être révélées dans les prochains jours.

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• Contre le sexisme, elle conseille de se "blinder"

Valérie Pécresse a assuré qu’elle souhaitait sanctionner toutes les entreprises qui ne respectent pas l'égalité salariale entre femmes et hommes.

Également interrogée sur la question du sexisme au quotidien par Aurélie Magnier, plombière et électricienne, elle a estimé qu’élire une femme présidente de la République allait aider à changer le regard d’une partie de la population.

Le sexisme, "je le vis depuis vingt ans", a confié Valérie Pécresse à cette intervenante. "Même nous les femmes en politique, on nous fait un procès en compétence, en autorité", a-t-elle expliqué, avant de conseiller à Aurélie Magnier d'"éduquer le regard" de ses clients sexistes.

Il faut "le prendre avec de l'humour et du sourire", a répondu la présidente de la région Île-de-France. "Vous savez je le vis depuis 20 ans", a-t-elle poursuivi. "À un moment donné il faut aussi se blinder et y aller." 876450610001_6292444776001

• Prisons, "brigades coup de poing"... Elle veut "de la sanction"

"Il faut de la sanction", a asséné Valérie Pécresse, qui continue de faire de la sécurité dans les quartiers l’un de ses chevaux de bataille. Pour y parvenir, elle assure vouloir augmenter les moyens de la justice, en recrutant 16.000 personnels et en augmentant son budget de 50% en cinq ans.

Interrogée par un surveillant pénitentiaire, elle a indiqué sa volonté de "reconstruire des prisons, et des prisons dignes avec l'encellulement individuel qui est un principe et qui permettrait de changer beaucoup de choses à la vie de nos prisons".

Elle est également revenue sur sa volonté de créer des "brigades coup de poing", notamment pour lutter contre le trafic de drogue dans les quartiers. Son objectif global est de lutter contre la violence dans les banlieues et de détruire les "ghettos" en 10 ans, en créant une nouvelle "société du vivre ensemble", via notamment l'installation d'habitants de classes moyennes dans des zones peuplées par des plus pauvres.

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• Contre les déserts médicaux, une année de "docteur junior"

Pour lutter contre les déserts médicaux, Valérie Pécresse compte proposer une nouvelle mesure pour favoriser l'installation de jeunes médecins dans ces territoires. Elle veut donc imposer une quatrième année de spécialité pour les jeunes médecins généralistes, une année de "docteur junior", durant laquelle ces derniers pratiqueraient dans des déserts médicaux.

“Ça serait des jeunes médecins qui pourraient prescrire, puisqu’ils ont fini leurs études de médecine générale”, a-t-elle expliqué, assurant que la mesure pourrait entrer en vigueur en 2025. Ces médecins, environ 4000 par an, recevraient une bonification.

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• Pour une France "zéro carbone en 2050", "6 nouveaux EPR"

Interrogée sur l'implantation d'un projet éolien en Corrèze, Valérie Pécresse a expliqué vouloir demander "l’accord de la population" avant de telles constructions. Si elle souhaite que la France soit "zéro carbone en 2050", la candidate LR a surtout plaidé pour le nucléaire, une filière "d'excellence française", "à bas coût", dont on ne peut pas "se priver".

Elle veut donc relancer l’intérêt des jeunes pour les métiers du nucléaire pour poursuivre le développement de ce secteur de l’énergie. "Je propose 6 nouveaux EPR", a-t-elle déclaré.

"Il faudra aussi des énergies renouvelables", a-t-elle cependant assuré, prenant notamment l’exemple d’Uzerche, qui "produit plus d’électricité qu’elle n’en consomme", notamment grâce à l’énergie solaire.

Concernant l’explosion des prix de l’énergie, et notamment de l’électricité, Valérie Pécresse a reconnu: "À court terme, je n’ai pas la solution."

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• Pour améliorer les revenus des enseignants, "individualiser" leurs salaires

Interrogé par Nathalie Bucquet, professeure des écoles, sur la question des salaires des enseignants, Valérie Pécresse a estimé qu’il fallait d’abord se concentrer sur le début de carrière. Elle estime que le revenu des plus jeunes professeurs est trop bas.

Pour la suite de la carrière, elle compte "individualiser" le salaire des enseignants en fonction de leurs missions ou de leur zone d’enseignement en donnant notamment des primes. Une proposition qui n’a pas semblé convaincre Nathalie Bucquet, qui explique notamment que les primes ne sont pas comptabilisées pour la retraite.

Au-delà des revalorisations, Valérie Pécresse a assuré vouloir "donner plus d’autonomie aux écoles, aux collèges…".

Article original publié sur BFMTV.com