"Pouvez-vous garantir notre sécurité?": le président israélien ne croit pas encore à la solution à deux États

"Le problème du conflit est la terreur." Au 19e jour de la guerre entre Israël et le Hamas - délenchée le 7 octobre par des attaques sanglantes de l'organisation terroriste sur le sol de l'État hébreu, qui répond depuis par des bombardements incessants sur la bande de Gaza - le président israélien Isaac Herzog a annoncé sur BFMTV que son pays ne pouvait pas engager de "processus de paix" tant que le "Mal" n'était pas combattu au Proche-Orient.

"Nous devons démanteler militairement le Hamas", a-t-il lancé sur notre antenne, reprenant les mots du chef d'état-major de Tsahal mardi qui souhaitait que "ses dirigeants, sa branche militaire et ses mécanismes de fonctionnement" soient aussi démantelés.

Isaac Herzog a mis deux "civilisations" dos à dos: l'une qui "croit dans un ordre mondial" et l'autre "comme Daesh, le Hamas, Al-Qaïda et toutes ces organisations".

"Elles veulent juste conquérir le Moyen-Orient, chasser les juifs et se tourner ensuite vers l'Europe", a-t-il assuré, ajoutant que "cette coalition est sous la houlette de l'Iran".

"Nous ne pouvons pas avancer"

L'heure n'est donc pas, selon le président israélien, à la "relance décisive du processus politique avec les Palestiniens", comme l'a affirmé Emmanuel Macron lors de son déplacement dans la région.

"La cause palestinienne, elle doit être entendue avec raison", a plaidé le président français, estimant qu'il fallait "accepter le droit légitime des Palestiniens à disposer d'un territoire et d'un État en paix et en sécurité aux côtés d'Israël".

Sur notre antenne, Isaac Herzog a annoncé que la création de deux États qui cohabiteraient dans la paix dans la région n'était pour l'instant pas une priorité de l'État hébreu.

"Nous ne pouvons pas avancer et dire: 'Maintenant, nous allons vers un processus de paix.' Nous ne voulions pas entrer en guerre. Nous sommes juste en train de protéger et défendre notre peuple", a-t-il justifié.

Il a alors demandé: "Quand vous parlez d’une solution à deux États, pouvez-vous garantir notre sécurité? Pouvez-vous garantir que la nation voisine ne va pas répéter les mêmes atrocités?"

Avant d'ajouter: "Et comment puis-je y croire quand même dans vos villes en France ou n’importe quel endroit du monde, il y a des musulmans extrémistes qui prennent des épées et des couteaux et coupent la tête de quelqu’un d’innocent?"

Le président israélien a ensuite tempéré ses propos confiant ne pas croire que "ces exemples représentent la théologie de l'islam". "Je crois sincèrement en un dialogue avec nos voisins et avec l'islam", a-t-il conclu sur ce thème.

Une "coalition internationale" contre le Hamas?

Après ses entretiens avec Benjamin Netanyahu et Isaac Herzog mardi, Emmanuel Macron a mentionné l'idée d'une "coalition" internationale pour "lutter" contre l'organisation terroriste qu'est le Hamas.

Selon l'Élysée, il s'agirait de créer une nouvelle coalition ou d'étendre au combat contre le Hamas celle qui existe depuis 2014 pour lutter contre Daesh en Syrie et en Irak, à laquelle participent Paris mais aussi des pays arabes.

Cela dépendra "de ce qu'Israël demandera", plaide-t-on côté français, tout en estimant qu'une offensive terrestre à Gaza, envisagée par l'armée israélienne, "serait très difficile à mener dans le respect" du "droit international".

"Le président Macron a décrit une coalition des nations qui se dresse face à ce Mal (...) C'est une idée très innovante et originale car elle prend en compte le Moyen-Orient dans sa globalité", lui a répondu sur BFMTV Isaac Herzog. "Nous aurons un dialogue de paix, notamment avec les Palestiniens, mais pour cela, nous avons besoin de sécurité dans la région."

Article original publié sur BFMTV.com