Poutine voit des "progrès dans la lutte contre l'Etat islamique"

Vladimir Poutine a évoqué vendredi des "progrès dans la lutte contre l'Etat islamique" et déclaré que Moscou, allié à l'Iran chiite au Proche-Orient, discutait de "coopération antiterroriste" avec plusieurs pays arabes sunnites et avec Israël. /Photo prise le 15 octobre 2015/EUTERS/Sergei Karpukhin

BOURABAÏ, Kazakhstan (Reuters) - Vladimir Poutine a évoqué vendredi des "progrès dans la lutte contre l'Etat islamique" et déclaré que Moscou, allié à l'Iran chiite au Proche-Orient, discutait de "coopération antiterroriste" avec plusieurs pays arabes sunnites et avec Israël. Le président russe, qui participe au sommet des dirigeants des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale à Bourabaï, au Kazakhstan, a fait état de discussions avec l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Egypte, la Jordanie et Israël en vue de coordonner la lutte contre le terrorisme. Vladimir Poutine a par ailleurs annoncé la création d'une force d'intervention commune entre la Russie et ses anciens satellites d'Asie centrale pour défendre les "frontières extérieures" de l'ex-Union soviétique en cas de crise. La création de cette force d'intervention vient, selon le président russe, répondre à l'instabilité traversée par l'Afghanistan où les taliban ont intensifié leurs attaques. Des soldats russes pourraient ainsi être déployés aux frontières de l'Afghanistan que les forces étrangères de l'Otan conduites par les Etats-Unis cherchent à quitter. Si le lieu exact du déploiement de soldats n'a pas été précisé, le secrétaire exécutif de la Communauté des Etats indépendants (CEI) a évoqué le Tadjikistan, qui partage une frontière avec l'Afghanistan. "En plus de la Russie, il y a des forces destinées à aider le Tadjikistan contre les menaces qui viennent du Sud", a-t-il dit à la presse. "Que la Russie revienne ou non patrouiller là-bas est une question qui devra trouver une réponse par le biais d'accords bilatéraux", a-t-il ajouté. L'implication de Moscou dans ce projet viendrait une fois de plus témoigner de la volonté de Vladimir Poutine d'affirmer la puissance militaire de la Russie. Moscou mène depuis le 30 septembre des frappes aériennes en Syrie, officiellement dirigées contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI), même si elles ont surtout visé jusqu'à présent des régions de l'ouest du pays tenues par des groupes rebelles syriens. La Russie vient en outre d'établir à Bagdad un centre de renseignement commun avec l'Irak, l'Iran et la Syrie, dont les informations ont déjà servi à mener des frappes aériennes contre l'EI en Irak, selon le gouvernement irakien. (Denis Diomkine, Tangi Salaün et Nicolas Delame pour le service français)