Poutine et Trump plaident pour une solution politique en Syrie

Vladimir Poutine et Donald Trump ont adopté une déclaration commune sur la Syrie dans laquelle ils estiment qu'il n'existe aucune solution militaire au conflit et appellent tous les belligérants à prendre une part active au processus de paix de Genève. /Photo prise le 11 novembre 2017/REUTERS/Jorge Silva

par Denis Pinchuk et Steve Holland

DANANG, Vietnam (Reuters) - Vladimir Poutine et Donald Trump ont adopté une déclaration commune sur la Syrie dans laquelle ils estiment qu'il n'existe aucune solution militaire au conflit et appellent tous les belligérants à prendre une part active au processus de paix de Genève, annonce le Kremlin samedi.

Les présidents russe et américain ont approuvé ce texte en marge du sommet de l'Apec (Forum de coopération Asie-Pacifique) auquel ils participaient à Danang, au Vietnam.

Arrivé ensuite à Hanoï, étape suivante de sa tournée en Asie, Donald Trump a déclaré que cet accord allait "sauver un nombre incroyable de vies".

"Nous nous sommes mis d'accord très vite", a-t-il ajouté.

Selon le Kremlin, qui publie le texte sur son site internet, la déclaration a été préparée par les chefs de la diplomatie des deux puissances, Sergueï Lavrov et Rex Tillerson.

Vladimir Poutine et Donald Trump ont échangé quelques mots lors du sommet de Danang, mais aucune rencontre officielle n'a eu lieu.

S'exprimant devant la presse à la fin du sommet de Danang, Vladimir Poutine a déclaré que des questions d'agenda et de protocole avaient empêché une telle rencontre.

Il a ajouté avoir eu une conversation "normale" avec Donald Trump, qu'il a présenté comme une personne très courtoise, bien éduquée et avec laquelle il est aisé de discuter.

Donald Trump a quant à lui évoqué deux ou trois brèves conversations avec son homologue russe. "J'ai l'impression qu'il y a une bonne entente entre nous et une bonne relation étant donné qu'on ne se connaît pas très bien", a-t-il commenté.

Vladimir Poutine a estimé que la Russie et les Etats-Unis avaient besoin d'entretenir de nouveaux contacts, que ce soit au niveau des chefs d'Etat que de leurs subordonnés, pour discuter de questions liées à la sécurité et au développement économique.

AUCUNE DATE POUR LA CONFÉRENCE DE SOTCHI

Donald Trump a souligné de son côté l'utilité de bonnes relations russo-américaines. "Cela nous aiderait beaucoup sur la Corée du Nord", a-t-il dit. "La Chine nous aide. Si la Russie nous aidait en plus de la Chine, le problème se réglerait beaucoup plus vite."

Dans leur déclaration sur la Syrie, Vladimir Poutine et Donald Trump conviennent qu'il n'existe aucune solution militaire au conflit et réaffirment leur attachement à la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale du pays. Moscou et Washington confirment également leur détermination à lutter contre l'Etat islamique.

La Russie devait organiser à partir du 18 novembre à Sotchi un "Congrès syrien pour le dialogue national" destiné à trouver des "solutions de compromis en vue d'un règlement politique".

Mais cette conférence, rejetée par le Haut Comité des négociations (HCN), principal groupe de l'opposition syrienne, a été reportée sine die.

La Turquie dit de son côté avoir obtenu que le parti kurde syrien PYD ne soit pas invité si la réunion devait avoir lieu.

Interrogé au sujet de ce projet samedi à Danang, Sergueï Lavrov a déclaré que rien n'était pour l'instant programmé.

Ces négociations sont menées en parallèle au processus de paix conduit par l'Onu à Genève, dont la prochaine session doit débuter le 28 novembre.

(Denis Pinchuk et Maria Kiselyova; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)